Serge Abiteboul et Gilles Dowek, de l’institut national de recherche en informatique et en automatique, publient un essai pédagogique sur les enjeux de société face aux algorithmes de plus en plus sophistiqués. Si leur approche est assez vaste, elle pose le débat économique : quid de l’avenir du salariat ? Comment penser la répartition des richesses créées demain sans travail par des robots et des algorithmes ? Pour ces chercheurs, ces enjeux seront l’une des interrogations politiques du XXI^e siècle . Car, selon eux, des personnels administratifs aux traducteurs, certains métiers plus ou moins « automatisables » vont disparaître un jour, même si les entreprises auront toujours besoin de salariés. Le chômage et la précarité, y compris chez les indépendants, augmenteraient encore, alors que les entreprises gagneront en productivité avec la baisse du coût du traitement de l’information due aux algorithmes. Pourront-elles s’enrichir sans partager leurs revenus ? Serge Abiteboul et Gilles Dowek ne se prononcent pas, mais on les sent favorables à la taxation des robots envisagée par Benoît Hamon. Face à la baisse de l’emploi annoncée, les chercheurs appellent nos politiques à repenser le travail et à créer de nouveaux droits sociaux, le revenu universel étant « un prémice ».