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Sur le terrain

Retour sur… La communication en matière de rémunération et d’avantages sociaux de Lilly France

Sur le terrain | publié le : 07.02.2017 | Séverine Charon

EN UNE DOUZAINE D’ANNÉES, la filiale française du laboratoire pharmaceutique européen, a expérimenté plusieurs manières de communiquer sur la rémunération, qui n’ont pas toujours rencontré leur public. Mais elle ne renonce pas à mettre en avant les éléments différenciant de son package.

En 2003, alors que la communication sur la rémunération globale n’est pas un concept parfaitement démocratisé, en France, dans les ressources humaines, l’entreprise Lilly France, filiale du groupe pharmaceutique américain Lilly (2 300 salariés), décide de travailler sur le sujet. Et met en place son premier bilan social individuel (BSI). Le document, alors sous format papier, est adressé à chacun des salariés et reprend l’ensemble des avantages liés à sa rémunération. C’est, à la même époque, l’essor des intranets d’entreprise et, progressivement, certains éléments de rémunération sont repris sur celui qui est déployé par la fonction RH chez Lilly France.

Un autre pas est franchi en juin 2006, lorsque l’entreprise lance un site interne dédié. « Ma rémunération globale », c’est son nom, est une plate-forme mise au point par le cabinet de conseil spécialisé Hewitt aux États-Unis et adaptée pour la filiale hexagonale de Lilly. Elle permet de communiquer sur les différents éléments du package de rémunération de manière exhaustive. « Ce site était très innovant pour l’époque », souligne Anne-Gaëlle Laval-Kermiche, Comp & Ben chez Lilly France. Le projet a d’ailleurs figuré au palmarès du Prix Intranet 2007 organisé par Cegos, Entreprise & Carrières et Les Echos.fr. « Il y avait des mises à jour tous les mois avec la paie, tous les trimestres avec l’épargne salariale, tous les ans avec les données liées aux avantages tels que la retraite supplémentaire, les voitures de fonction… », illustre-t-elle.

Mais, passé l’enthousiasme du lancement, la motivation des équipes RH va s’émousser… Pour un effectif de l’ordre de 2 500 à 2 600 salariés sur la période 2005 à 2009, le site ne réunit qu’une trentaine de fidèles venant régulièrement consulter les informations qui les concernent. Le pic de fréquentation, au moment de la mise à disposition des bilans annuels, n’atteint qu’une centaine de salariés. Une audience jugée timide en regard des coûts financiers liés à l’entretien de l’outil et surtout de l’investissement humain du côté RH, tant de la part des équipes de la paie que des différents prestataires chargés de fournir les nombreuses données mises à la disposition des salariés. En 2009, la DRH de Lilly France décide de stopper l’expérience.

Contexte défavorable

Pendant quatre ans, l’entreprise, un peu échaudée, ne prendra pas d’initiative en matière de communication sur les avantages sociaux. Le contexte économique de la filiale française, contrainte, en 2010, de mettre en place un plan de départs, ne favorise pas non plus ce genre de projet.

En 2013, le service RH décide de reprendre les choses en main en proposant à nouveau un BSI sous une forme conventionnelle. Un document papier de quatre pages est envoyé par courrier aux salariés deux années de suite, en 2013 et 2014. Cette fois encore, la DRH ressent un manque d’engouement. Il faut dire qu’en 2014, les salaires sont gelés, et qu’un second plan de départs est lancé en 2015. « La situation de l’entreprise n’incitait pas à avoir une communication poussée ou originale sur la rémunération et les avantages sociaux. Nous n’avons donc pas considéré que c’était une priorité », convient Anne-Gaëlle Laval-Kermiche.

Nouvelle formule

Et d’ajouter : « Lilly France n’a jamais réalisé d’enquête auprès des salariés, mais le feedback recueilli de manière informelle nous incite à penser qu’il n’y a pas une attente généralisée des collaborateurs pour bénéficier de ce type d’informations tous les ans. » En dépit de ce contexte difficile, Lilly France ne renonce pas à l’idée de communiquer sur sa politique de rémunération qui demeure attractive par rapport à celle de la concurrence.

En 2016, une nouvelle formule est lancée où se côtoient support papier et espace numérique. Cette fois, la communication se fait en deux temps. Chaque salarié reçoit un BSI papier de format A4 reprenant tous les éléments de rémunération personnelle et quelques infographies synthétiques. « Le document va droit à l’essentiel : ma rémunération, mon variable, mes avantages », explique la Comp & Ben. L’imprimé renvoie sur un site offrant plusieurs niveaux de lecture avec des informations détaillées, de nature générique. « Il ne s’agit pas d’un espace personnel », précise-t-elle. L’accès se fait via l’onglet « Mon portail rémunérations et avantages sociaux » figurant sur la première page de l’intranet. Outre les explications sur les composantes de la rémunération, le salarié y trouve aussi le livret d’épargne salariale et différents formulaires RH.

Les managers ont tous été informés de la distribution du BSI et se sont vu communiquer des outils leur permettant de répondre à d’éventuelles questions de leurs collaborateurs. L’idée d’une remise en main propre du BSI par les responsables d’équipe a, en revanche, été écartée.

Pour la suite, Lilly France, qui compte poursuivre sa démarche, va continuer à varier son approche. Cette année, les collaborateurs recevront encore un document papier à domicile, mais son contenu sera modifié. « Nous misons délibérément sur un BSI très différent d’une année sur l’autre pour que les collaborateurs le lisent. En 2017, il va nous servir à communiquer de manière ciblée sur les avantages sociaux. L’accent sera mis sur la santé, la prévoyance et la retraite, notamment parce que nous venons de signer un nouvel accord sur le sujet. »

Auteur

  • Séverine Charon