La loi Travail l’exigeait : les partenaires sociaux ont donc entamé, au mois de décembre, une « concertation » sur le télétravail.

Débouchera-t-elle sur une renégociation de l’accord interprofessionnel de 2005 ? Si oui, sur quelles dispositions ? À quelle échéance ? Tout est ouvert pour le moment.

La CFDT demandera que le télétravail soit accessible à davantage de salariés. Elle voudrait également que les formules de télétravail soient assouplies.

La CGT demandera de la sécurité. Elle constate que le travail à distance s’est développé en même temps que l’Internet mobile, mais sans encadrement particulier. Elle insistera aussi sur le respect des temps de repos et sur le droit à la déconnexion.

Dans cette séquence qui s’ouvre, les syndicats n’arrivent pas totalement démunis d’arguments. Car les entreprises sont elles aussi de plus en plus demandeuses de télétravail. Parce que cette organisation améliore les conditions de travail de leurs salariés à un coût très raisonnable. Parce que c’est un bon moyen de faire passer la pilule d’un déménagement. Mais aussi parce que le télétravail améliore la productivité. De 5 % à 30 % selon le cabinet Greenworking.

La nouveauté, c’est que les entreprises commencent à le reconnaître. Ce n’est jamais dit aussi clairement, mais quand AXA admet que le télétravail facilite « les phases d’étude et de réflexion » et qu’Airbus attend des télétravailleurs davantage de performance, elles parlent de création de valeur. Et cela, c’est du grain à moudre pour les syndicats.

La rédaction