Était-ce mieux avant ? Éternelle question propre à traverser tous les métiers et une bonne partie des générations, et qui trouve rarement réponse claire. En général : c’est différent. Dans le domaine de la formation, l’interrogation renvoie immanquablement à la réforme de 2014, qui produit de multiples effets. Ainsi, au-delà de l’emblématique suppression du 0,9 % obligatoire consacré au plan de formation, la création du compte personnel de formation (CPF) et celle de l’entretien professionnel modifient le recueil et l’analyse des besoins.

Ces nouveaux dispositifs conduisent à une approche plus individualisée de la formation. Le recueil des besoins personnalisés est en effet plus systématique, tandis que les besoins collectifs émanant du management deviennent moins exhaustifs, et sont moins précisément explorés. Selon les experts que nous avons interrogés, une bonne partie des responsables formation sont désormais moins mus par les réflexes de la GPEC, la réflexion sur l’ingénierie de formation, l’analyse du travail et de ses évolutions de moyen et long terme. Une évolution qui n’a pas que des défauts : la culture de la formation dans l’entreprise deviendrait ainsi plus proche du business, au service de la performance de terrain.

Autres tendances marquées : la digitalisation de l’offre, la pression sur les coûts, la réduction des délais de mise en œuvre et de la durée des formations.

La fonction formation risque-t-elle de passer au rang d’agent administratif, tandis que des formations très alignées sur une logique de compétences individuelles et de résolutions de problèmes seraient de plus en plus pilotées par les métiers ? Ou peut-elle endosser un rôle d’ensemblier, alors que les pratiques et les modalités de formation se multiplient ? Questions posées aux nouvelles générations de responsables formation.