Prestataire de services spécialisé dans la surveillance, le groupe SGP est en forte croissance. Créée en 2005, l’entreprise messine rayonne aujourd’hui dans tout le quart Nord-Est. Elle compte près de 400 collaborateurs, l’essentiel des troupes étant constitué d’agents de sécurité travaillant chez les clients (quand le groupe gagne un marché, il reprend une partie du personnel affecté à la prestation).

« De fait, le sentiment d’appartenance peut être plus fort à l’égard de l’entreprise cliente, explique la responsable ressources humaines, Cécile Frutos. C’est pourquoi nous attachons une importance particulière à la reconnaissance au travail. C’est, pour nous, un vecteur de motivation autant qu’un moyen de lutte contre les risques psychosociaux. Et nous sommes persuadés que la confiance à l’égard des salariés est un élément clé de cette reconnaissance. »

D’où la volonté du patron, Florian Pette, ancien commercial très sensible aux problématiques RH et à la question du bonheur au travail, d’évoluer vers le concept d’entreprise libérée. Une démarche entamée au printemps 2015. « Il nous a d’abord fallu obtenir l’adhésion de l’encadrement, qui allait devoir quitter sa posture décisionnaire pour devenir un appui managérial sur le terrain, raconte la responsable ressources humaines. Puis, en septembre, nous avons organisé, à Metz, un événement fondateur : “Libère ta boîte”, auquel ont été conviés tous les agents disponibles. Le taux de participation a été de 70 % ! »

Il s’agissait, pour le groupe SGP, de « remettre les salariés au cœur de l’activité », en leur proposant de définir les valeurs de l’entreprise, d’identifier ses points forts et les thématiques sur lesquelles il allait falloir travailler. Certaines propositions ont pu être rapidement mises en pratique, d’autres sujets ont fait l’objet d’ateliers participatifs. « S’il n’a pas directement été fait mention de reconnaissance – hors rétribution et partage des bénéfices – il a en revanche été question d’écoute, de relation de confiance, de satisfaction au travail, d’autonomie, etc. » Bref, de leur vision de l’entreprise idéale.

Depuis, les choses ont changé. Aujourd’hui, par exemple, les plannings ne sont plus systématiquement établis de manière centralisée par le service exploitation, mais gérés en partie sur le terrain par des “leaders”. Déjà chefs d’équipe ou élus par leurs collègues et les clients, ces collaborateurs ont été formés au logiciel de gestion des temps et aux règles à respecter en la matière. « Ce qui permet de mieux prendre en compte la vie privée des agents », convient Cécile Frutos. Ces leaders ont également gagné en autonomie sur le recrutement pour répondre plus facilement aux besoins de flexibilité demandés par les clients.

« Nous n’avons pas transféré tout notre pouvoir aux salariés. Mais nous ne sommes plus dans le contrôle », soutient la responsable, qui confesse que la transition n’est pas simple. « Le plus difficile est de maintenir le cap au quotidien, de garder présent à l’esprit que, face aux mêmes situations que par le passé, il faut réagir différemment. Les RH, qui sont aussi les garde-fous, doivent être exemplaires en la matière. Nous avons un double objectif : assurer une prestation de qualité pour le client et le bien-être au travail de nos agents. C’est d’ailleurs un sujet sur lequel nos clients sont ouverts. »

Cécile Frutos se dit elle-même très sensible aux marques de reconnaissance témoignées par les agents qui ne veulent pas quitter le groupe SGP lorsqu’un marché est perdu ou qui souhaitent réintégrer l’entreprise. « Cela montre qu’on ne se trompe pas dans ce qu’on est en train de mettre en place. Et ces feedbacks positifs me rassurent sur le sens de mon métier. »

Activité

Gardiennage, protection, surveillance (magasins, chantiers, sites industriels…).

Effectif 2017

380 (moyenne ETP en mai).

Chiffre d’affaires 2016

10,6 millions d’euros.