De la notation dans la fonction publique dans les années 50 à la notion de performance actuelle introduite par le management par objectifs, l’entretien d’évaluation n’a cessé d’évoluer*. Sans parti pris ni mode d’emploi, ce bref ouvrage de deux enseignants en sciences de gestion analyse les différentes théories de cet outil de GRH : courant dit « normatif » (une logique rationnelle et gestionnaire de l’entretien), théories critiques, où cette évaluation est vue comme un outil de domination politique (Michel Foucault ou Christophe Dejours), et courant institutionnel, où l’entretien d’évaluation est perçu comme un fait social, culturel notamment. Le livre, assez concret, brosse un panorama clair des enjeux économiques, psychologiques et sociaux qui sous-tendent ces différents courants de l’évaluation des performances. À demi-mot, les auteurs semblent plutôt partisans de penser l’entretien comme un outil adaptable, intégrant à la fois les contraintes de l’entreprise mais aussi son acceptabilité sociale par les salariés. Selon eux, il faudrait donc analyser ce dispositif à partir de sa structure, de sa fonction et de son historique. L’ouvrage donne des repères intellectuels intéressants. Mais en occultant la dimension subjective de l’évaluation des performances souvent critiquée, il pêche un peu par son refus de conseiller sur la bonne formule. Pour les auteurs, l’entretien annuel n’est pas l’enjeu de tous les maux de l’entreprise. Il n’est pas non plus une « bureaucratie inutile ». Au final, il n’y a pas donc pas de bonne théorie…