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Sortir de son prisme personnel

La chronique | publié le : 26.09.2017 |

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Sortir de son prisme personnel

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

Préparons-nous,

tous les métiers deviennent davantage relationnels et collaboratifs. Mais là est le hic : un bon technicien n’est pas forcément formé à la communication, un contrôleur de gestion ne possède pas toujours l’écoute et l’empathie qui vont le transformer en coach apprécié des équipes… Et nous, dans chacun de nos métiers, sommes-nous en progrès en matière relationnelle ?

Commençons par accepter

que nous projetons beaucoup de nous-mêmes dans les situations qui nous entourent. Nous croyons être objectif ? Il n’en est rien. Toute tension interpersonnelle, tout stress au travail parle essentiellement de nous, de nos attentes, de nos fragilités, de nos irritations, bref, de ce qui n’est pas résolu en nous.

Quand quelqu’un nous énerve, on le critique.

On relève dans son comportement mille défauts, alors qu’on ne les voyait peut-être pas jusqu’à présent. De quoi parlent-ils, ces défauts ? Essentiellement de nous, des réactions qui nous insupportent, de notre peur d’avoir les mêmes travers, de notre jalousie devant la liberté de l’autre, de nos frustrations. En fait, ils racontent une histoire personnelle, celle des parties de nous-même que nous préférons ignorer pour éviter l’inconfort.

La même logique vaut pour ce qui nous attire.

On aime les personnes dont les comportements nous séduisent, celles qui nous ressemblent, ou celles qui nous renvoient l’image de la personne l’on pourrait être si seulement on en avait le courage, la volonté, la persévérance. Là encore, notre attirance raconte une histoire très personnelle. L’ennui, c’est que notre époque, collaborative et hyper connectée, demande une maturité supérieure. Il faut pouvoir travailler avec tous, en bonne intelligence, avec calme et efficacité. Sans une lucidité plus grande, nos projections vont continuer à polluer nos relations. Parions que dans les conflits, ce sera toujours de la faute de l’autre !

Pour diminuer l’impact de nos projections personnelles,

une bonne piste consiste à explorer nos besoins et attentes. Chacun de nous possède des besoins, plus ou moins présents au quotidien. Pouvoir, contrôle, séduction, réassurance, sécurité, appartenance à une équipe, reconnaissance, respect de son rythme personnel, domination, etc. Quand il y a tension entre deux interlocuteurs, souvent plusieurs besoins se télescopent. L’un veut montrer qu’il a raison par exemple, et l’autre souhaite être écouté et reconnu. Ou bien l’un veut qu’on le laisse tranquille, et l’autre que l’on fasse équipe.

La maturité consiste à se regarder

dans la glace avec authenticité et humilité. Les autres ne sont pas là pour satisfaire nos besoins. Si l’on veut réellement progresser, les pratiques de développement personnel sont mieux adaptées !

L’entreprise ne doit pas devenir

le terrain de jeu de nos problèmes non résolus, car nos relations vont souffrir. Cela suppose de se prendre en main, de tourner des pages, de sortir de son prisme personnel. Chaque jour peut être vécu avec un regard neuf.