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3 questions à… Christine Cevoz et Egber Maadg

Acteurs | publié le : 10.10.2017 | Véronique Vigne-Lepage

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3 questions à… Christine Cevoz et Egber Maadg

Crédit photo Véronique Vigne-Lepage

Respectivement responsable QHSE France en charge de la SQVT et président de Rhenus Logisitics France. La filiale française du groupe Rhenus Logistics (1 200 personnes) est allée confronter à d’autres entreprises ses actions en matière de santé et de qualité de vie au travail (SQVT), à Montréal. À présent, elle structure cette démarche en interne, sur la base d’une norme canadienne.

Pourquoi et comment avez-vous noué des contacts avec le Canada sur la santé et la qualité de vie au travail (SQVT) ?

CHRISTINE CEVOZ : Les Canadiens sont très en avance en matière de SQVT. J’avais fait, il y a deux ans, une formation de “chef de projet-consultant SQVT” créée par l’Afnor à partir de la norme canadienne BNQ 9 700-800. Depuis, je suivais ce qui se fait au Canada en la matière. En France, on ne peut pas se faire certifier sur cette norme, mais cela n’empêche pas de la mettre en œuvre. Dans ce cadre, la Semaine internationale francophone, un rendez-vous annuel créé par les groupes Levia, au Canada, et Afnor, en France, nous a permis de comparer nos pratiques avec d’autres. Avec les autres groupes français participants (Orange, Société générale, AP-HP, Malakoff Médéric…), nous étudions même avec l’Afnor la possibilité de nous auditer entre nous. En parallèle, nous travaillons aussi avec Levia, qui est en train de créer une plateforme recensant tout ce qui se fait dans le monde en matière de SQVT.

Quelles sont vos problématiques principales et quelles actions avez-vous déjà mises en place ?

EGBER MAADG : Le travail de préparation de commandes est très physique, souvent de nuit et posté. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont donc fréquents et source d’absentéisme. Aussi, même si nos taux d’arrêts maladie sont dans la norme du secteur, nous avons déjà conduit des actions : des kinésithérapeutes animent des séances d’échauffement et d’étirement dans les entrepôts. Nous proposons aussi des formations à la prévention des TMS ou encore à la gestion des conflits. Nous avons demandé à un neurologue de venir faire une conférence sur les rythmes du sommeil. Mais comme nous voulons tendre vers le “zéro accident”, il faut aller plus loin.

En quoi la norme canadienne peut-elle vous le permettre ?

C.C. : Elle aide à structurer la démarche, en se fixant simultanément des objectifs sur les quatre sphères que sont les habitudes de vie, les pratiques de management, l’environnement de travail et la conciliation vie professionnelle-vie privée. Des résultats déjà probants au Canada prouvent qu’il faut intervenir sur ces quatre axes en même temps (lire Entreprise & Carrières n° 1304). Pour cela, nous avons créé, en interne, un comité SQVT comprenant tous les responsables de services (RH, technique, marketing, etc.). Grâce à la formation de chef de projet-consultant SQVT, j’ai pu leur relayer l’information et je peux animer la construction de notre approche. Nous renforçons ainsi nos actions sur les axes de la norme canadienne : pour les habitudes de vie, il s’agit par exemple de proposer des paniers de fruits et légumes, des vidéos de “mini-gym” à faire seul ou en famille, ou encore un livret d’information sur la marche qui est offert aux salariés avec un brassard lumineux et un podomètre. Quant au management, des formations aux entretiens de retour au travail, au briefing sécurité quotidien ou encore à l’addictologie sont mises en place. Pour la conciliation des vies professionnelle et vie personnelle, un numéro d’écoute et d’orientation, géré en externe, est mis à disposition des salariés rencontrant des difficultés dans leur organisation.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage