La reprise économique fait reculer le chômage. Au 4^e trimestre 2017, le chômage au sens du BIT a reculé de 0,7 point en France, soit 204 000 chômeurs en moins. Pour s’établir à 8,9 % de la population active, son plus bas niveau depuis le 1^er trimestre 2009. Mais la reprise a aussi pour effet d’augmenter un peu la qualité des emplois créés, avec des embauches en CDI qui augmentent plus rapidement que les embauches en CDD. Les CDI ayant bondi de 14,5 % sur un an, au 4^e trimestre 2017. Quand les CDD ont progressé de 2,5 %, selon les chiffres de la Dares présentés le 13 mars 2018 lors des 3^es Rendez-vous de Grenelle. Pour rappel, organisés à l’initiative de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, les Rendez-vous de Grenelle visent à faire le point sur le marché de l’emploi en France, qui a un peu meilleure figure désormais.

Étant donné le modèle français, qui dissociait franchement les « insiders », en CDI, aux « outsiders », cette baisse du chômage en sortie de récession est déjà en soi « une bonne nouvelle », a apprécié l’économiste Patrick Artus. Quand jusqu’à présent, « les bienfaits de la reprise profitaient à ceux qui avaient gardé leur emploi. On n’est plus du tout dans ce modèle », a observé le chef économiste de Natixis. Pointant, en même temps que la baisse du chômage, l’absence de décollage des salaires. Preuve que « le partage du surplus de la croissance va vers le retour à l’emploi », a interprété Patrick Artus, lors de ces Rendez-vous de Grenelle. Singularité de cette reprise, la hausse des recrutements en CDI, qui montre « que la concurrence entre entreprises se fait non pas par les salaires, mais par la qualité des emplois proposés. Ce qui est un vrai changement sur le marché du travail français », a encore estimé Patrick Artus.

Autre indice d’amélioration, l’emploi à temps plein a progressé. Au 4^e trimestre 2017, la part du temps partiel a reculé de 0,3 point, pour s’établir « à 18,5 % à la fin de l’année », a détaillé Selma Mahfouz, la directrice de la Dares. De même, la part du sous-emploi, qui vise les personnes travaillant à temps partiel, mais souhaitant travailler davantage, a baissé. De 0,5 point, pour s’établir à 5,6 % en France métropolitaine. En revanche, l’intérim a lui aussi progressé, de 3 % au dernier trimestre 2017. Poursuivant sa hausse déjà opérée tout au long de l’an dernier. L’intérim étant, ce n’est là pas une surprise, plus facilement actionné pour les recrutements en cas de reprise de l’activité.