Les entreprises britanniques de plus de 250 salariés ont jusqu’au 4 avril pour publier les écarts de salaires entre hommes et femmes. Et jusqu’à présent, les entreprises du secteur financier, qui ont rendu leurs données publiques, ont peu brillé : HSBC a ainsi affiché un écart salarial de 59 % et un écart de primes de 86 % au sein de HSBC Bank Plc, l’une de ses principales entités. Chez Goldman Sachs, les bonus payés aux femmes représentent moins d’un tiers de ceux des hommes. Le Gender Pay Gap s’élève à 32,8 % chez Lloyds Banking Group et 36,5 % chez RBS. Or, la moyenne nationale, toutes industries confondues, est de 18,4 %. « Très peu de progrès ont été accomplis dans le secteur financier », explique Gwen Rhys, fondatrice du réseau Women in Finance, « et les chiffres montrent clairement qu’il s’agit plus de disparités que d’écarts de salaires ». Tous ces établissements mettent en cause la distribution des postes dans l’entreprise, largement bénéficiaire aux hommes dans les fonctions de direction.

Devant la lenteur des progrès accomplis, le gouvernement britannique a lancé en 2016 le Women in Finance Charter, une charte engageant ses signataires à soutenir la progression des femmes dans le secteur des services financiers. Les entreprises signataires s’engagent ainsi à reporter régulièrement les progrès accomplis relatifs à des objectifs internes prédéterminés. En mars 2018, 205 entreprises financières avaient adhéré à cette charte.

Mais les progrès restent lents : sur la première cohorte des entreprises signataires – 68 en tout – un peu plus d’un quart (28 %) avait atteint ses objectifs de représentation des femmes dans les postes de direction. Plus inquiétant : le pourcentage de femmes parmi les dirigeants n’a seulement progressé que de 3 % durant la première année, estime un rapport publié par le cabinet New Financial. « Environ 2 300 femmes devraient accéder aux postes de dirigeantes parmi les 68 signataires afin de permettre à ces entreprises d’atteindre leurs objectifs, soit l’équivalent d’une augmentation de 16 % du nombre de femmes dirigeantes aujourd’hui », conclut le rapport.