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Dialogue social : Accords seniors : un bilan poussif

L’actualité | publié le : 16.04.2018 | Lydie Colders

Publiée le 5 avril, l’étude conjointe d’Oasys et de Syndex montre un bilan mitigé des accords d’entreprise sur l’emploi des seniors.Ceux-ci restent peu ambitieux, privilégiant le temps partiel.

Les accords de maintien dans l’emploi ou de contrats de génération ont-ils été efficients ? Ont-ils amélioré la prise en compte des seniors dans l’entreprise ? Croisant les points de vue des DRH et des IRP, l’étude menée, fin 2017, par le cabinet de conseil Oasys pour les RH et Syndex pour les représentants du personnel, auprès de 930 DRH et IRP, dresse un bilan en demi-teinte. Les avis divergent, à commencer par la perception des seniors : si les élus du personnel et les DRH saluent leurs compétences, 77 % des DRH déclarent que les seniors sont un atout pour l’entreprise, contre seulement 66 % des IRP. Un écart « qui traduit sans doute une défiance envers les discours officiels. Pour les syndicats, les seniors restent l’une des premières variables d’ajustement en cas de restructuration », analyse Tristan de Feuillade, directeur de la filiale senior d’Oasys. Au-delà du discours, l’étude montre de sérieux freins aux changements de mentalité : à peine la moitié des DRH et des syndicats considèrent qu’avoir signé un accord améliore la perception des salariés seniors dans l’entreprise.

Peu d’évaluation

Sans surprise, l’étude montre que la contrainte réglementaire l’emporte sur la motivation : 80 % des DRH et des IRP disent avoir négocié un accord sur les seniors avant tout pour répondre aux obligations légales. Pour autant, avoir négocié des mesures (entretiens professionnels, contrat de génération) n’en fait pas un enjeu majeur. Pour les RH, les accords permettent surtout de sensibiliser les salariés de l’entreprise sur l’âge, voire d’encourager l’intégration des jeunes, pour 62 % d’entre eux. Plus étonnant encore : seuls 40 % des accords auraient fait l’objet d’une évaluation entre direction et partenaires sociaux, aux dires des deux parties.

Le temps partiel plébiscité

Oasys et Syndex ont cherché à en savoir plus sur l’efficacité des mesures prises dans ces accords seniors ou les contrats de génération. Des avis qui montrent que les entreprises ne misent guère sur la fin de carrière, malgré les réformes de la retraite. Selon l’enquête, la mise en place de temps partiels ou d’aménagement d’horaires arrive en tête des mesures positives pour plus de 60 % des RH et des syndicats. Bien plus que les reclassements ou la modulation des objectifs, très peu cités. D’autres dispositifs divisent comme la formation des seniors (59 % d’avis positifs chez les RH, seulement un tiers chez les IRP). Ou le tutorat, jugé performant pour les trois quarts des RH contre la moitié seulement côté syndicats. Les contrats de génération disparaissant avec les ordonnances Macron, les deux cabinets s’inquiètent : « Nous craignons que les seniors ne soient priés de partir dans le cadre de plan de départs volontaires », avance Tristan de Feuillade. Fait troublant de cette étude : 43 % des IRP et 49 % des RH évoquent d’ailleurs des départs négociés…

Auteur

  • Lydie Colders