logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Conditions de travail : Mobilité : un enjeu pluriel pour la Macif

Sur le terrain | publié le : 04.06.2018 | Sophie Massieu

Équipements, mais aussi tout récemment organisation du travail, le groupe Macif traite la mobilité de ses collaborateurs sous tous les angles. Un enjeu d’autant plus important que, depuis le 1er janvier dernier, les entreprises de plus de 100 salariés ont l’obligation légale d’établir un plan de mobilité.

Plus de six salariés sur dix se rendaient au travail à bord d’un véhicule individuel. Seuls 3,6 % pratiquaient le covoiturage et moins encore, 2 %, arrivaient à vélo. Lorsque, il y a huit ans déjà, la Macif a établi un diagnostic sur les modes de déplacement domicile-travail de ses collaborateurs, le constat était sans appel : il y avait de gros progrès à faire en matière de mobilité alternative !

En avance sur l’obligation qui résulte à compter de ce 1er janvier pour les entreprises qui accueillent plus de 100 collaborateurs sur un même site de concevoir un plan de mobilité, l’assureur a, en 2012, bâti un plan d’action pour changer la donne. Avec 10 000 collaborateurs répartis sur 524 points d’accueil du public, et une centaine de grands centres de gestion, la Macif fait face à des enjeux liés à la mobilité nombreux et diversifiés. Année après année, elle tente d’y répondre.

D’abord au travers de son propre équipement. Ou de son choix de ne pas s’équiper… Parce que, parfois, favoriser une mobilité plus respectueuse de l’environnement consiste à ne pas prévoir autant de places de parking que le site ne compte de collaborateurs ! Quitte à faire grincer des dents. C’est le choix qu’elle vient de faire dans un nouvel immeuble construit à Lyon, afin de favoriser l’utilisation des transports en commun, tout proches. D’autre part, les véhicules qu’elle met à disposition de ses collaborateurs sont annoncés par les constructeurs comme peu émetteurs en dioxyde de carbone. Mais la Macif n’a pas franchi le pas de se doter d’une flotte de véhicules électriques, encore trop chers selon elle.

Des outils pour parcourir le dernier kilomètre

Pour autant, elle a doté ses parkings de prises électriques mais, là encore, elles sont d’un usage limité pour les salariés qui, eux non plus, ne sont pas dotés de véhicules hybrides à titre personnel.

Du côté des mobilités douces, des parkings à vélos ont été installés et la dernière initiative en date a été la mise en place de douches en 2017. « Cela peut paraître anecdotique mais en réalité ça ne l’est pas, et cela est très apprécié, en particulier sur notre site parisien, où de nombreux collaborateurs viennent maintenant en courant ou pédalant », se félicite Franck Janowsky, responsable RSE du groupe.

Autre moyen de parcourir le fameux dernier kilomètre, qui engendre si souvent l’utilisation de véhicules personnels individuels, des navettes, que la mutuelle a mises en place, en particulier pour relier son centre de Niort à la gare TGV, et ce, alors même que, dans l’agglomération niortaise, les transports en commun sont désormais gratuits.

Plus structurelle, l’organisation du travail elle-même permet de traiter les enjeux de mobilité au sein du groupe. Favoriser la mobilité douce consiste parfois à éviter les déplacements. Ainsi, les réunions en visioconférence sont-elles privilégiées et elles permettent d’économiser des centaines de kilomètres à parcourir. Et à compter du 1er janvier prochain, la négociation qui vient de se terminer avec les partenaires sociaux autorisera du télétravail, sur les fonctions qui ne nécessiteront pas d’accéder à des bases de données clients ou de recevoir du public. Enfin, des espaces de coworking internes se mettent en place.

Pour continuer d’avancer, la Macif vient de signer un contrat État/entreprise où elle formule des engagements relatifs à une mobilité efficace et à des actions préventives. Ainsi les temps de repos nécessaires à la conduite, des commerciaux notamment, sont-ils intégrés au temps de travail. Autre exemple : les collaborateurs qui feraient un excès de vitesse ne seront pas couverts par l’entreprise.

« Nous allons mener une nouvelle enquête sur les déplacements de nos salariés, pour mesurer l’évolution des comportements de nos collaborateurs dans leurs déplacements, annonce Franck Janowsky. Parce que ce sont bien ces attitudes qu’il nous faut faire évoluer finalement. Et nous verrons aussi, de la sorte, ce qu’il nous reste à améliorer. Nous savons déjà par exemple que notre plateforme interne de covoiturage ne suscite pas l’enthousiasme, nous devons certainement mieux en tirer parti. »

Le 29 mai prochain, se tiennent les 5es rencontres de la mobilité inclusive, à Paris. Le thème retenu : mobilités en transitions, l’heure des choix ?

INFOS ET INSCRIPTIONS :

www.mobiliteinclusive.com/5es_rencontres

Auteur

  • Sophie Massieu