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Éditions Dupuis Croissance et ambiance décontractée

SANS | publié le : 15.01.2002 |

Chez l'éditeur belge de bandes dessinées Dupuis, la météo est au beau fixe. Embauches, bonnes relations sociales, ambiance de travail détendue... l'éditeur profite de sa croissance.

Le célèbre petit groom à grande mèche rousse ? C'est Spirou, héros de la bande dessinée belge et de son plus gros éditeur, Dupuis. Petite entreprise installée depuis sa fondation en 1898 à Marcinelle, près de Charleroi, l'éditeur Dupuis est en pleine croissance. Le personnel augmente de 10 % tous les deux-trois ans, et les relations sociales sont au beau fixe. Une ambiance qui tranche avec le milieu des années 80, marqué par des conflits sociaux et la "vente mouvementée" de l'entreprise par la famille Dupuis - aujourd'hui propriété de la Compagnie nationale à portefeuille (CNP).

La culture d'entreprise, « joyeuse » selon la direction, se veut à l'image du produit. Tutoiement, tenues vestimentaires hors normes, bureaux vitrés pour favoriser la communication la caractérisent. Le rédacteur en chef du magazine Spirou, Thierry Tinlot, a lui-même inspiré l'album Le Boss, caricature d'un chef de bureau tyrannique et émotif.

Si les salariés sont fortement syndiqués (à 45 %), comme dans beaucoup d'entreprises belges, le dialogue entre la direction et le personnel est « constructif », selon le DRH, Dimitri Kennes, qui explique cette situation par le fait que « la société est en croissance depuis dix ans ». « Il n'y a pas vraiment de tensions », renchérit l'unique délégué syndical FGTB (Fédération générale des travailleurs de Belgique), Joël Marit.

Les discussions devraient néanmoins s'aviver prochainement sur la question du temps de travail. Dupuis est en train de se réorganiser pour appliquer la législation des crédits-temps (jusqu'à 5 % du temps de travail épargné). Une réorganisation qui favorise les temps partiels, et se révèle difficile à gérer dans des équipes ne dépassant pas 4 ou 5 personnes. La direction privilégie donc les systèmes "longue-durée", comme les congés pause-carrière sur cinq ans plutôt qu'un an, ou les 4/5e en crédit-temps plutôt que les mi-temps. Elle propose en outre des congés à jours fixes, le mercredi ou le vendredi. Point sur lequel le représentant syndical préférerait plus de liberté de choix pour le personnel. La direction n'envisage pas non plus de créations d'emplois supplémentaires pour compenser les absences.

Pour les salaires, en revanche, direction comme syndicat sont d'accord pour considérer qu'ils sont "bons". Dupuis sous-traite en fait la définition des fonctions et des postes puis, à partir d'une grille fort complexe des tâches, détermine une politique salariale qui se veut la plus adaptée au travail de chacun. Pour Dimitri Kennes, la méthode de quantification retenue reste toutefois "un outil", à utiliser avec précaution, car « son travers serait de donner un système figé dans lequel les personnes ont le sentiment d'être cloisonnées, de devenir des numéros ». Au final, dans une même fonction, un salarié peut évoluer entre divers barèmes avec, à la clé, des augmentations salariales de 8 % à 10 %. Les salariés peuvent en outre compléter leur rémunération avec des "assurances groupe", sorte d'épargne retraite.

Dupuis ne néglige pas pour autant les compétences de son personnel, qu'il entend développer à l'international (langues, ventes à l'international...), et dans les nouveaux médias hors édition, comme l'audiovisuel, les licences (marketing), l'Internet. Car la BD est un phénomène très francophone, peu présent dans les autres pays, d'où le besoin de présenter d'autres supports que le papier aux quelque 170 auteurs qui travaillent pour le groupe.

REPèRES

- 180 salariés dont 150 en Belgique et des intermittents en France.

- 65,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000 (+ 17 % par rapport à 1999).

- 12,5 millions de bandes dessinées vendues en 2000.