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Le décompte des voix est tout juste bon

SANS | publié le : 15.01.2002 |

Le Crédit Lyonnais a dû compter au plus près les voix de ses syndicats pour aboutir à un accord majoritaire et ainsi bénéficier des allégements de charges.

au printemps 2000, le Crédit Lyonnais démarre les négociations sur les 35 heures. Elles débutent dans un contexte légal fort différent de celui de l'année précédente : la loi Aubry II prévoit, en effet, des abattements de charges pour les entreprises ayant signé des accords 35 heures majoritaires. Ce qui change fortement les postulats de la négociation. « Dès le départ, nous avons fait savoir aux syndicats que l'équilibre financier de l'accord dépendait des aides », déclare Jérôme Nanty, responsable des relations et de la gestion sociales, et négociateur pour la banque.

Un quart du coût des 35 heures

Le Crédit Lyonnais fait ses comptes, ces abattements représentent 15 millions d'euros, soit un quart du coût des 35 heures. Pour la direction, le caractère majoritaire de l'accord est donc la priorité. C'est pourquoi ce point est devenu en lui-même un enjeu de négociations, de débats et d'interrogations.

« Nous avons dit que nous souhaitions un accord signé par des syndicats majoritaires ou, à défaut, qu'un des syndicats s'engage à demander un référendum », ex- plique Jérôme Nanty.

Compte tenu du paysage syndical au Crédit Lyonnais, cette dernière possibilité ne peut être écartée. En effet, aux élections professionnelles de 1998, la CFDT avait obtenu 32,27 % des voix, le SNB-CFE-CGC 28,3 %, FO 16,36 %, la CGT 15,48 % et la CFTC 7,24 %. « Rapidement, nous avons vu qu'un accord était possible avec FO et le SNB, et qu'il y avait de nombreux points de blocage avec la CFDT et la CGT », se souvient-il. Or, quand on additionne les résultats de deux camps, il y a ballottage. Du choix de la CFTC dépend finalement la validité de l'accord.

Démocratie directe

Cette dernière a-t-elle négocié son adhésion au projet ? « La CFTC est entrée naturellement dans le jeu, nous n'avons pas été chercher sa signature », tranche Jérôme Nanty. En cas d'accord minoritaire, la direction était de toute manière décidée à organiser un référendum et « n'envisageait pas qu'il soit négatif ». Une attitude qui confirmera les doutes de toujours des syndicats sur le recours à la démocratie directe d'initiative patronale. La signature de la CFTC a finalement rendu le référendum inutile.

Le débat technique qui s'engage ensuite sur le dé- compte des voix aux élections professionnelles (comment prendre en compte le fait que des votants aient pu rayer des noms sur les bulletins ? Faut-il comptabiliser les voix du premier ou du deuxième tour ?) ne change rien à l'affaire. De même que l'avis négatif du CCE sur le texte, dans lequel la CFDT et la CGT sont majoritaires. L'accord est majoritaire « au sens de la loi Aubry », répond la direction.

CRÉDIT LYONNAIS

-Effectif : </B-31 288 collaborateurs en France.

-Nombre de sites : 1 845 agences en France.

-Produit net bancaire : 6,804 milliards d'euros.