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Les négociations sur la RTT ont ouvert le dialogue

SANS | publié le : 12.03.2002 |

Les perspectives de négociations sur la réduction du temps de travail ont poussé la CFDT de la Vienne et le Centre des jeunes dirigeants (CJD) du département à travailler ensemble.

A force de se rencontrer à la préfecture ou à la Direction régionale du travail pour régler des conflits, on a fini par se dire qu'on pouvait essayer de travailler ensemble. » Ainsi, Laurent Caron, secrétaire départemental de la CFDT de la Vienne, résume-t-il le rapprochement engagé depuis 1995 par son organisation avec les adhérents du CJD.

Les perspectives ouvertes par la loi Robien ont accéléré le processus. « Cela faisait deux ans que les 35 chefs d'entreprise et cadres supérieurs adhérents du CJD cherchaient à introduire davantage de souplesse dans leurs organisations et voyaient dans l'aménagement du temps de travail une opportunité à saisir », se rappelle Annie Bondu, directrice administrative de la société de nettoyage Azur Net Poitou, et, à cette époque, présidente du CJD local.

Initiation au paritarisme

La préparation des accords de réduction du temps de travail est alors envisagée comme l'occasion d'initier enfin au paritarisme des entreprises dépourvues de toute représentation syndicale. A cet effet, la CFDT et le CJD se regroupent dans un comité de pilotage auquel participent également l'Aract Poitou-Charentes et la DRTEFP. Conviées, les autres organisations syndicales déclinent l'invitation.

Les débuts sont difficiles. Annie Bondu se souvient de « disputes mémorables », tandis que Laurent Caron se remémore la méfiance des adhérents du CJD lors de ses premières participations à leurs débats. « J'étais le loup dans la bergerie, explique-t-il. Petit à petit, j'ai commencé à intervenir dans leurs groupes de travail. Par exemple, il s'étaient réunis pendant deux jours sur le problème de la fidélisation du personnel. Je leur ai restitué un questionnaire que nous avions diffusé auprès des salariés et j'ai battu en brèche leur idée toute faite selon laquelle le salaire passait avant les conditions de travail ou l'existence d'un comité d'entreprise. »

Module de formation

Un pas supplémentaire est franchi lorsque la CFDT commence à intervenir dans les réunions du CJD relatives au dialogue social, deux ans après les premiers contacts. Le comité de pilotage met alors sur pied un module de formation de deux jours, ouvert indifféremment aux cadres, chefs d'entreprise et salariés mandatés. Le premier jour permet d'aborder le cadre législatif de la RTT et la situation des entreprises présentes. Le second s'attarde sur les processus de communication dans la négociation en général et les outils à mettre en oeuvre dans la discussion sur la RTT en particulier.

Mis en confiance, les nouveaux partenaires poussent leur démarche plus loin, en élaborant trois documents de travail destinés à faciliter la négociation sociale dans les entreprises et à prolonger le travail de sensibilisation des dirigeants au dialogue social. Le premier est un accord type portant sur l'aménagement et la réduction du temps de travail. Le second est une charte du mandatement qui définit les droits et devoirs du mandaté, des salariés, du chef d'entreprise et des organisations syndicales. Le dernier, qui s'intitule "Charte du bien négocier", regroupe les points qui doivent être discutés par les parties en préalable à la négociation de la RTT.

Accord type pour les 35 heures

Aujourd'hui, la quasi-totalité des entreprises adhérentes du CJD sont passées aux 35 heures et la plupart se sont inspirées de l'accord type. Huit ont sollicité l'appui de la CFDT et quatre d'entre elles ont même élu des délégués du personnel. « Bien sûr, on peut considérer que c'est peu, commente Laurent Caron. Mais c'est sans compter l'ensemble des résultats produits par toute notre démarche depuis 1995. Les chefs d'entreprise considèrent, à présent, les syndicalistes comme des interlocuteurs cohérents, capables d'apporter des solutions face à des situations difficiles. »

VIENNE

Habitants : 399 024.

Entreprises privées : 25 271, employant 127 745 salariés.

Répartition par effectifs : 93,3 % d'établissements de 0 à 9 salariés; 5,5 % d'établissements de 10 à 49 salariés; 1,2 % d'établissements de plus de 50 salariés.

Rectificatif

Dans notre enquête parue dans le n° 610, intitulée L'outplacement prend un coup de jeune, nous tenons à préciser que le cabinet Lee-Hecht Harisson appartient au groupe Adecco. Nous présentons toutes nos excuses au cabinet.