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La grande peur des salariés français de HP et de Compaq

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Une délégation de salariés français de HP et de Compaq s'est rendue en Californie pour protester contre le projet de fusion entre les deux groupes américains.

Ils ont eu les honneurs de la télévision et de la presse américaines. "Ils", ce sont les représentants des salariés français de Hewlett-Packard (HP) et de Compaq. La french team, comptant une vingtaine de personnes et composée principalement de militants de la CFDT et de la CGC, a fait le voyage jusqu'à Cupertino, ville de Californie où, le 19 mars, les actionnaires de HP étaient invités à se prononcer sur la fusion avec Compaq. A l'instar de leurs collègues américains, les syndicalistes français sont fermement opposés à cette fusion, portée par Carly Fiorina, Pdg de HP. « Nous sommes allés aux Etats-Unis parce que nous craignons un bain de sang social », soulève Jean-Luc Dye, trésorier du comité d'entreprise de Compaq France.

Suppressions d'emploi

Le rapprochement entre ces deux monstres de l'industrie informatique pourrait, en effet, déboucher sur d'importantes restructurations. Ainsi, 15 000 suppressions d'emploi seraient d'ores et déjà programmées. « En France, notre direction nous a clairement laissé entendre qu'il y aurait de la casse », indique Chantal Berger, déléguée syndicale CFDT chez HP France.

Dans l'Hexagone, les deux sociétés ne présentent pas le même profil. Ainsi, chez HP (5 000 salariés), tout allait bien dans le meilleur des mondes. Jusqu'en septembre dernier, date où l'entreprise a annoncé le premier plan social de son histoire, avec, à la clé, le départ de 356 personnes. Puis, ce fut l'annonce de la cession de son unité de production de l'Île d'Abeau (Isère). Dernier rebondissement : la plainte déposée par les syndicats de HP auprès du tribunal de grande instance de Grenoble pour contester le système de notation interne des salariés. « Coup sur coup, nous avons avalé plusieurs couleuvres alors que nous nous sentions protégés », analyse Chantal Berger.

Mobilisation générale

Parallèlement, chez Compaq (1 640 salariés), où la présence syndicale est beaucoup moins diffuse, on se prépare à la mobilisation générale. La fusion entre Compaq et Digital, début 1999, a laissé des traces. En France, elle s'est traduite par le départ de plus d'un millier de personnes. « Les salariés de Compaq sont en majorité des anciens de Digital. Ils sont habitués à ces situations de crise », note Jean-Luc Dye. Les syndicats déplorent également l'absence de communication de leur direction. « Nos dirigeants ne sont pas dans la confidence. La preuve : ils ont appris le projet de reprise de Compaq en lisant les journaux , soulève Chantal Berger. Or, nous savons qu'à travers le monde, des salariés ont été spécialement réunis afin de préparer la mise en place de la future fusion. »