Alors que la grande majorité des personnes interrogées ont conscience que le problème de la retraite est posé, peu d'entre elles se sont vraiment penchées sur le sujet », avoue Olivier de Fontenay, membre du directoire de Novacy, qui vient de conduire une enquête sur la retraite des salariés. En effet, elles sont, pour la plupart, ignorantes des différents systèmes : seuls 58 % des salariés répondent par l'affirmative lorsqu'on leur demande si le régime par répartition est obligatoire.

Autre contradiction : leur pessimisme quant à l'avenir du système de retraite français (78 % sont dans cet état d'esprit) et leur optimisme sur le montant de leur futur revenu. Les cadres âgés de 20 à 30 ans pensent, ainsi, toucher 57,8 % de leur dernier salaire, alors que ce serait plutôt, selon le rapport Charpin, 37,9 %. Les 40/50 ans le chiffrent à 61 %, alors qu'il devrait plafonné à 45,5 %. Les em- ployés semblent plus lucides, puisque cette même tranche d'âge avance un taux de 58,4 % pour une prévision de 57,9 %.

Ce décalage explique sans doute pourquoi rares sont les salariés à avoir prévu une source de revenu complémentaire. Un tiers seulement épargne pour leurs vieux jours. Le salut viendra peut-être de l'entreprise, puisque les accords sur des programmes de retraite surcomplémentaire forcent à l'épargne. Deux tiers des salariés estiment que l'avenir des retraites doit reposer sur un système mixte, qui combine répartition et capitalisation. Et 81 % pensent que la retraite par capitalisation est une solution pour compenser la baisse des taux de remplacement.