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Bayer Le laboratoire fait peau neuve mais garde ses RH

SANS | publié le : 25.06.2002 |

Le géant allemand de la chimie-pharmacie Bayer bouleverse ses structures. Mais il conserve une politique RH qui a fait ses preuves, pour la gestion du temps ou l'équilibre vie professionnelle/vie privée, notamment.

Bayer, géant allemand de la chimie et de la pharmacie, produit deux médicaments mondialement connus. L'un, l'aspirine, contribue depuis plus de cent ans à remplir de pièces d'or les caisses du groupe de Leverkusen. L'autre, l'anticholestérol Baycol-Lipobay, a provoqué, au contraire, l'une des crises les plus graves de la firme. Bayer a ainsi été contraint, en août 2001, de retirer de la vente, dans l'urgence, son médicament vedette, soupçonné d'avoir entraîné le décès de plus d'une cinquantaine de personnes dans le monde. Conséquence : son bénéfice avant impôts a chuté de 62,7 % en 2001.

Pour redresser la barre, le groupe s'est doté, en avril dernier, d'un nouveau patron, Werner Wenning, initiateur d'une thérapie de choc. Le nouvel homme fort du groupe, qui emploie près de 117 000 personnes dans le monde, dont 38 000 en Allemagne, est à l'origine d'une refonte radicale des structures de la firme, qui entrera en vigueur au 1er juillet. Baptisé "The new Bayer", le géant allemand se transformera en une holding stratégique, coiffant quatre entités indépendantes : la chimie, la santé, les polymères et l'agriculture. « Bayer est devant l'une des plus grandes mutations de son histoire », a annoncé Werner Wenning dans une lettre aux actionnaires. Mais les grandes orientations des ressources humaines devraient, elles, rester les mêmes. Car Bayer mène, depuis des années, avec succès, une politique innovante, notamment en matière d'aménagement du temps de travail et de promotion de l'égalité des chances. Les quatre nouvelles entités devraient ainsi reprendre les nombreux accords d'entreprise déjà existants.

La firme de Leverkusen a ainsi introduit, dès la fin des années 70, un système de temps souple ("Gleitzeit") pour ses salariés dans l'administration. Ceux-ci ont la possibilité de venir plus tôt et de partir plus tôt, ou le contraire, à condition de réaliser les 37,5 heures de travail fixées par la convention collective de la chimie. S'ils travaillent davantage, leurs heures supplémentaires sont enregistrées sur un compte et transformées plus tard en temps libre. L'été dernier, ce système d'horaires flexibles et de comptes de travail a été étendu à près de 13 000 salariés travaillant dans la production.

Le groupe essaie aussi de promouvoir le temps partiel, depuis des années, pour faciliter, entre autres, le retour des mères dans la firme. Bayer a même instauré, en 1987, un modèle baptisé "famille et carrière", qui permet aux salariés de prendre un congé d'éducation non payé d'une durée maximale de sept ans. Ils sont assurés d'être réembauchés, mais pas de retrouver le même poste. Jusqu'à présent, environ 2 300 salariés, en majorité des femmes, ont choisi ce modèle. Deux tiers d'entre eux ont repris le travail, pour la plupart à temps partiel.

"Le nouveau Bayer" devrait également poursuivre ses efforts en matière de formation initiale et continue. Chaque année, le groupe dépense ainsi plus de 30 millions d'euros pour la formation continue. En 2001, environ 1 000 jeunes ont débuté un apprentissage chez Bayer, portant à 2 600 le nombre d'apprentis employés dans les cinq usines allemandes. Fin 2001, seuls 460 d'entre eux ont été embauchés. « Nous formons beaucoup plus d'apprentis que nécessaire pour répondre à nos engagements sociaux », met en avant la porte-parole. Ce système permet surtout à Bayer de se tailler des futurs cadres sur mesure, dont certains gravissent tous les échelons du pouvoir. Tout comme le nouveau patron du groupe.

REPERES

30,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en 2001.

1,1 milliard d'euros de bénéfices avant impôts, en 2001, soit une chute de 62,7 % par rapport à 2000.

116 900 salariés dans le monde, dont 38 000 en Allemagne.

5 sites de production en Allemagne, 350 sociétés dans le monde.