L'entreprise a- t-elle une vocation sociale ? Telle est la question posée au point de départ de l'ouvrage de Didier Livio.

Lieu de la vie sociale par excellence, l'entreprise n'a pas de mission sociale légale. Les entreprises ne sont pourtant pas uniquement - et heureusement - des unités économiques censées faire le maximum de profit dans le minimum de temps. Elles comportent une dimension humaine pour les employés qui y jouent une bonne partie de leur destin et pour les unités territoriales qu'elles contribuent à structurer et à enrichir.

A contrario, la sphère politique ne focalise pas le tout de la citoyenneté. Il n'est donc pas, pour Didier Livio, de refondation sociale possible sans mettre l'entreprise non seulement au coeur de la vie économique mais au coeur de la vie sociale elle-même.

Plaidant, après bien d'autres, pour un humanisme qui concilierait la performance économique et la cohésion sociale, l'auteur propose un modèle de management "à l'européenne", centré sur les valeurs de la personne, de la justice et de la liberté. Un texte qui tente de faire le point sur les liens, pas toujours très clairs, existant aujourd'hui entre l'entreprise et la société, et de mettre chacun en face de ses responsabilités : qu'il soit élu, patron, syndicaliste ou simple consommateur.

Didier Livio, fondateur en 1981, à 22 ans, de Synergence, société d'ingénierie en communication, a créé, en 2000, Widil Industries, société d'ingénierie.

Président national du CJD de 1994 à 1996, puis président de la Confédération européenne des jeunes entrepreneurs de 1996 à 1998, il est aujourd'hui maître de conférence à Sciences-Po Paris.