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La fronde sociale passe mal en AG

SANS | publié le : 09.07.2002 |

Trois questions sur les conditions de travail et sur l'exercice de la liberté syndicale ont animé l'AG de Pinault-Printemps-Redoute (PPR). Ces interventions n'ont pas fait avancer les dossiers, et elles illustrent bien les difficultés à parler du social en AG d'actionnaires.

Serge Weinberg, le président du directoire de PPR, a eu fort à faire lors de l'AG des actionnaires du groupe, le 21 mai dernier. En plus de répondre aux classiques questions sur les résultats et les stock-options, il a dû faire face à une fronde sociale.

Un fonds institutionnel, une salariée actionnaire du Printemps et une employée de PPR aux Etats-Unis ont, tour à tour, publiquement interrogé la direction sur sa politique vis-à-vis des syndicats et de ses fournisseurs dans les pays émergents.

Bras de fer

Ces questions sont intervenues après plusieurs mois de bras de fer entre le syndicat américain Unite, qui tente de se faire reconnaître dans un site de Brylane, filiale de PPR (voir Entreprise & Carrières n° 622), et après la publication, le jour de l'AG, d'un rapport du Centre français d'information sur les entreprises (CFIE) dénonçant les conditions de travail chez certains fournisseurs et sous-traitants de PPR dans les pays émergents.

La direction a contre-attaqué en rappelant que Brylane avait proposé des élections syndicales "à bulletins secrets", afin d'éviter les pressions que Unite exerce, selon elle, sur les salariés, et en soulignant quelques erreurs dans le rapport du CFIE.

Polémique

Au-delà de la polémique, le cas PPR illustre la difficulté à parler de sujets relevant de la politique sociale des entreprises en AG et, a fortiori, à faire avancer les dossiers. Des témoins se rappellent, ainsi, une certaine "exaspération" de la salle lorsque ces questions étaient posées. D'autant qu'elles l'ont été sans concertation, ce qui a occasionné des répétitions.

Confusion des genres

Il règne, par ailleurs, une grande confusion des genres. Ainsi, Fortunée Sellam, salariée du Printemps, est intervenue de manière très critique vis-à-vis de la direction, "à titre individuel", en tant qu'actionnaire salarié. Mais, comme elle est également présidente du conseil de surveillance de Via Classique, un des fonds communs de placement recueillant l'épargne des salariés (0,7 % du capital), le mandat impératif qu'elle a reçu, à ce titre, l'a amenée à voter en faveur de toutes les résolutions. Ce qui ne facilite pas la lisibilité des interventions.

Aussi, pour François Potier, DRH de PPR, « il n'est pas certain qu'une AG des actionnaires soit le lieu le plus approprié pour discuter des questions sociales », même s'il reconnaît, par ailleurs, qu'il est « intéressant que des actionnaires se préoccupent de la vie sociale de l'entreprise ».

PPR

Effectif : 115 000 salariés.

Actionnariat salarié : 0,7 % du capital.

Chiffre d'affaires : 27,8 milliards d'euros.