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Une cagnotte bienvenue pour les fins de carrière

SANS | publié le : 09.07.2002 |

L'accord de préretraite progressive, signé en mai dernier, améliore considérablement le sort des intéressés. Les employés toucheront environ 95 % de leur salaire antérieur pour un travail à mi-temps.

La préretraite progressive fait un retour en force à La Redoute. Lancée en octobre 2001, cette formule, renégociée en mai dernier, pourrait remporter un franc succès auprès des quinquagénaires de l'entreprise. Pour le personnel ouvrier et employé, l'accord assure 100 % du salaire fixe antérieur (salaire mensuel, prime d'ancienneté à taux plein, treizième mois). La perte se limite uniquement à la moitié des primes collectives perçues habituellement (intéressement et participation), ce qui, selon les années, représente à peu près 5 % de la rémunération antérieure. Pour les cadres et agents de maîtrise, la PRP prévoit le maintien d'une rémunération équivalente à douze fois le salaire mensuel mais, cette fois, sans treizième mois, ni prime individuelle.

Fonds de chômage paritaire

Pour réussir ce tour de force, La Redoute a trouvé, outre le FNE, une manne. Comment ? En puisant dans le fonds de chômage paritaire de l'entreprise constitué, au début des années 70, pour faire face aux mouvements sociaux touchant La Poste, qui paralysaient, à l'époque, les entreprises de vente par correspondance. « Ces grèves ont mis des salariés en chômage technique pendant plusieurs semaines, raconte Philippe Canonne, le DRH. Ce fonds, abondé à la fois par des cotisations employeur et salariés, permettait d'apporter un complément de rémunération à l'ensemble du personnel. Ce transfert est aujourd'hui possible en raison de la moindre dépendance de La Redoute vis-à-vis de cette administration. » Selon la DRH, 250 personnes pourraient être intéressées (sur un total de 350 salariés âgés de plus de 55 ans). C'est beaucoup plus que l'accord de 2001, qui, lui, ne remportait l'adhésion que d'une trentaine de préretraités répondant aux critères.

Réticence des cadres

La perte de salaire constituait, en effet, jusqu'ici, un frein important à son développement. Un défaut aujourd'hui corrigé. « Les plus réticents seront surtout les cadres qui n'ont pas totalisé leurs années de cotisation ou qui ne veulent pas perdre leur prime individuelle », poursuit Philippe Canonne. Le nouvel accord, signé par la CFE-CGC et la CFDT, est valable jusqu'au 26 octobre prochain. Les cadres intéressés doivent donc impérativement avoir 55 ans avant cette date. « Cette PRP nous permettra d'améliorer les conditions de travail de nos salariés les plus anciens. Certains ont parfois plus de trente-cinq années d'ancienneté. Or, dans les métiers de manutention, l'âge est parfois une cause d'absentéisme, d'accidents du travail ou, tout simplement, de lassitude. Comme nous n'avons pas accès au dispositif Cats, utilisé dans le bâtiment ou la métallurgie (la VPC n'est pas constituée en branche professionnelle), cette PRP favorisera la transition entre vie professionnelle et retraite. »

Parallèlement, l'accord comporte l'engagement d'étudier, avec le CHSCT, la possibilité d'utiliser une partie des postes créés, en compensation des départs en préretraite, pour reclasser des salariés jugés inaptes à leur poste de travail.