B. B. : La première est le grand consensus des répondants sur la pression économique. Leur entreprise a d'ailleurs pris des mesures pour un meilleur contrôle des coûts. L'un des postes concernés : les ressources humaines ; 54 % des interviewés annoncent des licenciements au cours de l'année et 65 % une baisse de leurs dépenses de recrutement en 2002. Egalement en baisse, le montant moyen des salaires versés cette année, pour les deux tiers des entreprises. Fait intéressant : 60 % de l'échantillon pensent que les managers seniors devraient montrer l'exemple en acceptant un gel ou une réduction de salaires jusqu'à une prochaine embellie. Cette pression ne sera pas sans conséquence sur la charge de travail. Plus de la moitié de notre échantillon a conscience que cette incertitude ambiante pousse les salariés à travailler davantage par crainte du licenciement. Bonne surprise : le stress est devenu un mal pris en compte dans les sociétés, même s'ils sont 66 % à penser que les employeurs ne sont pas attentifs à ce problème.

E & C : Quelles pratiques RH cela induit-il ?

B. B. : Cela pousse les pôles RH à davantage travailler sur l'optimisation de leurs ressources humaines internes et donc à mieux connaître les compétences, les talents et les potentiels des collaborateurs. Ainsi, ils vont véritablement s'imposer comme l'un des interlocuteurs producteurs de valeur dans la stratégie globale de l'entreprise. Un paradoxe, toutefois : bien que 77 % des répondants pensent que le développement des salariés est le meilleur moyen pour se doter d'individus en phase avec les compétences réclamées dans l'entreprise, ils ne sont plus que 18 % à déclarer réaffecter les économies faites sur les salaires dans ce développement personnel.