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Les cadres ont besoin de reconnaissance

SANS | publié le : 05.11.2002 |

Les cadres estiment que leur investissement dans le travail n'est pas récompensé. De moins en moins investis dans leur entreprise, ils réclament aussi le droit de dire "non".

La CFDT-cadres vient de rendre publique son enquête intitulée Travail en question* sur les cadres. Il en ressort que l'investissement des cadres dans leur travail est important : ils sont, ainsi, plus de 93 % à déclarer travailler au-delà de 35 heures par semaine, dont 12,8 % plus de 50 heures. La gestion des ressources humaines et la direction d'équipe sont les tâches les plus chronophages. En outre, notent les auteurs, la situation des cadres s'est dégradée : 44 % constatent que la pression professionnelle a augmenté et 39 % fortement augmenté.

Contrepartie déficiente

La contrepartie de cet investissement semble déficiente. Ils ne sont, en effet, que 22,5 % à bénéficier d'une compensation pour les dépassements d'horaire. Rien d'étonnant lorsque plus de 60 % des cadres, « essentiellement ceux qui ont les journées les plus longues », ne connaissent aucun mode de contrôle horaire, contre 21 %, « essentiellement en horaires collectifs », qui badgent.

Le développement de carrière ne paraît pas, non plus, compenser l'investissement des cadres, puisque 62 % jugent qu'il est inexistant ou insatisfaisant. Du coup, la carrière n'est un facteur de motivation que pour 55 % d'entre eux, en dernière position, derrière la considération (61 %) et la rémunération (62 %). « Ce sont justement les facteurs sur lesquels l'entretien annuel mériterait d'avoir le plus d'impact », notent les auteurs. Seuls 16,5 % des cadres pensent que cet outil est efficace pour négocier leur rémunération et 46 % pour définir une évolution de carrière. « Les systèmes d'évaluation sont souvent inadaptés, manquent de transparence, et c'est bien souvent la "note de gueule" qui l'emporte », relève François Fayol, secrétaire général de la CFDT-cadres. Le syndicat demande, ainsi, que la pratique soit encadrée par des règles négociées, et puisse donner lieu à un recours en cas de désaccord.

Les cadres se disent, également, de moins en moins impliqués dans les choix stratégiques de leur entreprise, ce dont, d'ailleurs, ils ne semblent pas ressentir l'envie. « Les cadres préfèrent protéger leur autonomie de travail en rendant des comptes sur des variables qu'ils contrôlent, plutôt que de s'impliquer dans des décisions stratégiques qui ne les concer- nent pas », notent les auteurs. En outre, ils revendiquent le droit de dire "non", 75 % ayant déjà ressenti le besoin de s'opposer à une consigne de leur hiérarchie, en général sur des questions d'éthique personnelle.

* Réalisée entre février et juin dernier, à partir de 6 500 questionnaires, dans 300 entreprises ou administrations, moyennes ou grandes.

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