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Round d'observation avant la réforme

SANS | publié le : 03.12.2002 |

Agents des services publics dans la rue, déclarations du Medef et réactions syndicales : la semaine qui vient de s'écouler a permis à chacun de clamer son point de vue, juste avant les négociations du premier semestre 2003 sur les retraites.

Le round d'observation sur le dossier des retraites, que le gouvernement doit ouvrir en 2003, a commencé sur des bases musclées. Au terme d'une semaine sociale agitée, qui a vu les agents des services publics descendre dans la rue pour défendre, notamment, leurs retraites, le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, réclamait une nouvelle fois, le 28 novembre, la « fin des privilèges » du secteur public et jugeait « inévitable » l'allongement de la durée de cotisation.

Au-delà de quarante ans de cotisations

Le même jour, invité par l'Association des journalistes de la presse économique et financière, Guillaume Sarkozy, vice-président du Medef, qui mènera la délégation patronale dans les négociations sur l'avenir des retraites complémentaires, en septembre prochain, s'occupait du secteur privé. Pour lui, l'objectif est clair : aller au-delà des quarante ans de cotisations. Mais il a, cette fois, parlé d'une augmentation drastique : « Toutes les études montrent que s'il n'y a pas six ou sept ans d'augmentation de la durée de cotisation, le système ne tiendra pas. »

La CGT a réagi immédiatement. Pour Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral chargé de ce dossier, Guillaume Sarkozy a « joué les provocateurs ». La confédération veut sonner la mobilisation intersyndicale. Jean-Christophe Le Duigou a, ainsi, écrit aux quatre autres confédérations (CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), ainsi qu'à la FSU et à l'Unsa, pour proposer une série d'échanges bilatéraux, puis collectifs, sur la possibilité d'une mobilisation unitaire avant le début des négociations sur la retraite, prévu fin janvier prochain.

Le FFR n'est qu'un fonds de lissage

Du côté du gouvernement, François Fillon, ministre des Affaires sociales, installant, le 27 novembre dernier, le Conseil de surveillance du Fonds de réserve des retraites (FFR), voulait voir dans cet outil créé par le gouvernement Jospin, et conservé par l'équipe actuelle, un « signe encourageant » pour « bâtir des consensus dans le domaine des retraites ». Mais il a aussi prévenu que le FRR « ne pourra être qu'un fonds de lissage, permettant de contribuer de manière mineure au défi du financement des régimes de retraites ». Encore faut-il, pour cela, ne pas l'oublier dans le budget. Le ministre a rappelé les 500 millions d'euros promis au fonds de réserve des retraites par le ministère des Finances, sur la vente de la part de l'Etat dans le Crédit Lyonnais.

Ce fonds ne suffira pas à gérer l'impact sur les régimes de retraites du départ des baby-boomers. C'est donc un dossier ultrasensible que le gouvernement s'engage à traiter. En 1995, la réforme des retraites du service public avait déjà fait chuter le gouvernement Juppé.