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Tanis choisit la parité des sexes

SANS | publié le : 10.12.2002 |

A Cambrai, l'équipementier automobile Tanis s'engage à respecter la parité hommes-femmes au sein de ses équipes. Les procédures de recrutement et de formation sont adaptées aux publics visés.

L'équipementier automobile Tanis s'engage à recruter 50 % de femmes parmi les opérateurs de sa nouvelle usine de Cambrai. La société, née d'une joint-venture entre le groupe français Trèves et l'espagnol Antolin, doit pourvoir 300 postes d'ici à 2004. L'activité du site, spécialisé dans la fabrication de pièces en plastique injecté pour l'automobile, commencera dès mars prochain, avec un effectif d'environ 210 personnes.

Valoriser les femmes

Les opérateurs qualifiés en plasturgie étant très rares dans la région, l'ANPE invite les dirigeants de l'entreprise à examiner les candidatures de femmes, ni plus ni moins formées que leurs homologues masculins dans cette spécialité. Restent beaucoup d'obstacles. « Les femmes ont un réel problème de motivation, ont peu confiance en elles, ont rarement entretenu un réseau professionnel et n'ont pas toujours fait le deuil de l'entreprise dans laquelle elles ont passé dix ou vingt ans, explique Michèle Mathé, déléguée régionale aux Droits des femmes et à l'égalité, qui conseille Tanis. Il faut leur montrer que leurs compétences sont transférables vers d'autres postes que ceux qu'elles connaissent. »

Les candidats(es) sont d'abord conviés(es) à une réunion d'information collective qui réunit, en moyenne, 30 personnes, suivie d'une visite de l'entreprise, « afin de leur montrer que des femmes sont déjà en poste », précise Michèle Mathé. Les volontaires sont conviées le lendemain pour les entretiens individuels, puis pour une demi-journée de tests d'aptitude mis au point par l'Afpa. « Les tests sont génériques et portent sur le calcul, l'habileté, l'aptitude à se repérer dans l'espace, poursuit Michèle Mathé. Ils permettent de voir les candidats qui auront une bonne capacité d'adaptation aux postes. Aucun test ne concerne des connaissances techniques, afin de ne pas écarter d'office le public féminin. Les connaissances seront apportées ultérieurement, pendant la formation. »

Privilégier les savoir-être

La formation des toutes premières promotions a commencé en novembre. Douze nouvelles recrues viennent grossir les rangs chaque semaine. La formation de huit semaines est assurée par l'Afpa, et il s'y ajoute une formation interne à l'entreprise. Les stagiaires consacrent neuf jours à améliorer leurs capacités de communication. « Nous privilégions les savoir-être, explique Jean Calonne, responsable des ressources humaines de Tanis. Car notre usine fonctionne sur la base de groupes autonomes de production, sans team-leader. »

Si la parité hommes-femmes s'applique finalement assez bien dans les rangs des opérateurs, elle fait encore défaut pour les postes de technicien. « Les techniciens en plasturgie sont déjà très rares, regrette Jean Calonne. Il n'y a qu'une seule femme diplômée du BTS plastiques et composites dans la région, et elle est chez nous ! »