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SNCF Participations formalise ses enjeux

SANS | publié le : 17.12.2002 |

Dans le cadre d'un séminaire qui a réuni, fin septembre, les principaux responsables de sa filière ressources humaines, le groupe SNCF Participations a tracé les grandes lignes de sa politique RH pour les prochaines années.

Avant de prendre en charge la DRH France de la Fnac, Pierre-Emmanuel Leclercq, directeur des ressources humaines et des affaires juridiques de SNCF Participations, avait encore une formalité de taille à accomplir : aiguiller, sur de bons rails, la politique RH de la holding de la SNCF. Un exercice ambitieux, compte tenu des spécificités de cette société qui chapeaute les 607 filiales détenues par l'entreprise publique. A l'intérieur de ce conglomérat, des entreprises de transport routier de marchandises et de voyageurs, des opérateurs de transport ferroviaire, des sociétés de conseil et d'étude. Au total, ces entités réunissent près de 45 000 salariés de droit privé, évoluant à des années-lumière du statut protecteur de cheminot.

Création du club Neruda

Sorte de gardien du temple des pratiques sociales, Pierre-Emmanuel Leclercq assure, également, la mise en musique de la GRH. « Sans lien de subordination avec les DRH de filiales, précise- t-il. Une de mes missions consiste, justement, à les sensibiliser aux futurs enjeux. » C'est dans cet esprit qu'a été créé le club Neruda, qui réunit les premières lignes RH du groupe. Au menu de son dernier séminaire, qui s'est tenu fin septembre à Paris, cinq axes de travail devant, au mieux, déboucher sur des actions concrètes, au pis, servir de pistes de réflexion.

Faible attractivité

Parmi les sujets abordés, le choc démographique s'apprécie, dans ce groupe, à la mesure de la faible attractivité des métiers du transport routier. Un secteur qui devra, d'ici à 2010, séduire 350 000 conducteurs et autant de commerciaux et de cadres. Pour juguler cette crise, SNCF Participations envisage d'encourager le recrutement de populations dites marginalisées (immigrés, jeunes sans qualifications, femmes souhaitant revenir sur le marché du travail), ainsi que de maintenir en activité une partie de ses salariés âgés.

Autre préoccupation : enrayer les phénomènes d'usure au travail, lesquels se traduisent par une progression inquiétante de l'absentéisme et des cas d'inaptitude. « Nous devons traiter le caractère anxiogène de la routine et gérer l'augmentation de la charge mentale des salariés. » En cause, selon le DRH, une pression exacerbée des clients, se matérialisant, parfois, par des agressions physiques.

Pierre-Emmanuel Leclercq a également sensibilisé sa filière au « piège de la tentation victimaire », dont le harcèlement moral est, selon lui, le vecteur le plus répandu. « L'entreprise est de plus en plus interpellée sur le terrain de sa responsabilité. C'est en soi légitime, sauf qu'elle ne peut être responsable de tout. Il importe donc de faire preuve de discernement en décelant, avec les représentants du personnel, les comportements inacceptables et les stratégies individuelles non fondées. »

Outre la réactivation du concept d'entreprise citoyenne, SNCF Participations entend, par ailleurs, relancer le dialogue social. « Dans un secteur socialement très administré et marqué par une baisse de la représentativité syndicale, il est urgent de reconsidérer l'action syndicale en garantissant à ceux qui s'y engageraient des carrières professionnelles », avance le DRH. Des cellules de travail devraient, sur chacune de ces thématiques, plancher sur le recensement des bonnes pratiques et sur des propositions d'actions facilement assimilables par les entreprises du groupe.

SNCF PARTICIPATIONS

Activité : holding généraliste du groupe SNCF.

Effectifs : environ 45 000 salariés répartis dans 607 sociétés.

Chiffre d'affaires consolidé : 4 879 millions d'euros en 2001.