Aéronautique, défense, technologies de l'information et services, Thales décline ses activités en 13 business units, elles-mêmes scindées en une trentaine de segments de marché. Autre particularité : l'ex-groupe Thomson CSF réunit 65 000 collaborateurs, dont la moitié travaillent hors de France, périmètre où l'entreprise réalise 75 % de son chiffre d'affaires. Une internationalisation croissante et une mosaïque de branches, qui ont, dès le début des années 90, conduit Thales à modéliser certains champs d'expertise de manière à favoriser le partage des connaissances.

La mise en place des Common efficiency team (CET), destinés à définir, quel que soit le domaine d'activité, une même approche métier, a préfiguré une politique plus poussée de knowledge management. Démarche confirmée, ensuite, par la création de communautés de pratiques visant à homogénéiser les méthodes de travail (processus, vocabulaires, outils) et les bonnes pratiques d'une vingtaine de métiers stratégiques de l'entreprise. Pour animer ces communautés et optimiser le partage des savoirs, l'entreprise s'est lancée dans le développement de portails de KM sur intranet.

Le projet démarre en juin 2001, avec le cabinet Accenture en soutien pour la partie conseil, et IBM s'attelant au volet technique. Dédié au "développement logiciel", le premier portail est opérationnel en juillet dernier. Dans la foulée, sont mis en ligne les portails "Ingénierie et système" et "Opération de progrès". D'ici à la fin du mois, onze métiers disposeront de leurs propres outils. A terme, 18 000 ingénieurs seront concernés.

Parmi les fonctionnalités, chaque portail accueille des news, une base de connaissances, les liens proposés par la communauté, une fonction recherche, un forum, ainsi que des outils de travail collaboratif. « Un collaborateur australien peut ainsi trouver facilement une information disponible en France et dialoguer avec son collègue français », explique Michel Galinier, directeur du KM chez Thales technology research France... Lequel attend des ROI importants en termes de gain de temps. « Un ingénieur passerait de 5 à 7 heures par semaine à dénicher la bonne information. Si nous pouvons lui faire gagner 1 heure, le pari sera réussi. Rapporté au nombre d'individus concernés, l'investissement reste mesuré », note le responsable. Le portail "développement logiciel" a, sur le mois d'octobre 2002, été visité par 1 500 utilisateurs. Preuve que la machine est en marche.

Activité : électronique professionnelle (aéronautique, défense, technologies de l'information, services).

Effectifs : 65 000 salariés dont 50 % hors de France.

Chiffre d'affaires en 2001 : 10 milliards d'euros.