E &C : L'externalisation de la formation a-t-elle un avenir ?

Y. M. : L'externalisation d'une partie de la fonction formation peut devenir une option privilégiée, à mesure qu'il y aura une meilleure connaissance des prestataires et de leurs services ; qu'il y aura plus de réussites, démontrant que de réelles économies sont possibles sans devoir, pour autant, sacrifier la qualité ; et que les nouvelles technologies continuent de modifier la façon dont certaines fonctions sont exécutées, d'améliorer les échanges d'information et les moyens de communication.

E &C : Qu'est-ce qui freine encore cette externalisation ?

Y. M. : Les dirigeants veulent encore tout faire eux-mêmes. Dans certaines grandes entreprises règne une culture qui veut que le management ait tout sous son contrôle. Dans une organisation tournée vers l'extérieur, et amenée à collaborer avec des partenaires, cette attitude n'est pas "tenable". Des prestataires peuvent fournir ce service parce que les connaissances et les compétences y sont plus présentes et peuvent être utilisées de manière créative. Il faut avoir confiance en ses partenaires.

E &C : Quelles sont les conditions d'une externalisation ?

Y. M. : Passer de l'internalisation à l'externalisation demande à l'entreprise de repenser son fonctionnement traditionnel. Ce choix n'est pas sans effort. Mettre à plat son organisation peut faire apparaître des dysfonctionnements, mais aussi des activités faiblement créatrices de valeur.

E &C : Quels sont les avantages de l'externalisation ?

Y. M. : Lorsqu'une entreprise fait le choix de l'externalisation, c'est, dans un premier temps, par souci de réduire les coûts, de gagner en temps et en efficacité. Mais ce ne sont pas les seuls atouts de l'externalisation, les entreprises ont également la possibilité de bénéficier d'un niveau de prestation supérieur à celui des services internes, d'avoir accès à des nouvelles technologiques qu'elle ne pourrait se procurer, de mettre en place des méthodologies et des procédures plus structurées.