Agilent technologies (AT), née en 1999 de la scission de Hewlett-Packard, est une entreprise de culture américaine, qui externalise, dès que possible, toute activité à faible valeur ajoutée pour se concentrer sur son métier. L'accueil, le standard, l'entretien, la cafétéria sont, depuis longtemps, externalisés.

Dans cette logique, la responsable formation d'AT France, Carole Deschandol, en poste depuis la création de la société, n'a pas voulu développer d'outils internes de gestion et de mise en conformité des actions de formation : « Les contraintes légales françaises en matière de formation sont importantes et spécifiques. Il fallait nous mettre sous contrôle en ce domaine, mais ce n'est pas notre métier, et nous n'avons pas d'outils mondiaux. L'externalisation était la solution. »

Hasard des décisions : au même moment, la direction monde du groupe décide de sous-traiter la formation à PWC monde. C'est un échec. Suivi d'une autre déconvenue avec un autre prestataire. La responsable formation d'AT France décide donc d'avancer de son côté et de faire valider son choix. La décision est entérinée au bout de dix-huit mois de réflexion, et est mise en place depuis le 1er novembre dernier. Suite à un appel d'offres, le cabinet Merlane est choisi. Le contrat est de trois ans et la rémunération forfaitaire annuelle. L'entreprise n'a pas envisagé de consulter son Opca (Adefim Ile-de-France/Opcaim/ métallurgie), par crainte d'avoir affaire à « des structures trop rigides » et parce que « la culture américaine de flexibilité préfère les prestataires privés ».

Classiquement, sont délégués à Merlane : la logistique, l'administration, le suivi des prestataires et des stagiaires, la facturation... Mais aussi l'aide à la rédaction de cahiers des charges, au dépouillement et à la présélection d'appels d'offres. En revanche, l'animation interne, la définition des réponses à fournir, l'ingénierie et l'analyse des besoins sont du ressort de l'entreprise.

Merlane met une personne à la disposition unique d'AT France, qui passe un à deux jours par semaine sur le site. « C'est nécessaire pour comprendre la culture d'entreprise, analyse Carole Deschandol. L'externalisation de ces tâches est le sens de l'entreprise. Nous ne voulons pas investir dans des outils spécifiques hors métiers. La personne qui s'occupait de l'administration de la formation a évolué en interne. »

> Secteur : appareillage de mesure pour composants électroniques, télécoms et chimiques.

> Effectifs : 40 000 personnes dans le monde, 350 en France.

> Chiffre d'affaires monde : 10 milliards de dollars, en 2001.

> Budget formation : 5 % à 6 % en 2000, mais aujourd'hui en réduction, à 3 % (hors salaires).