logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Quasi-départ contre embauche chez Seat

SANS | publié le : 21.01.2003 |

Le constructeur automobile espagnol Seat rajeunit sa pyramide des âges avec une formule de préretraites contre embauches. Les préretraités passent encore 32 jours par an dans l'usine.

Comment rajeunir le personnel, favoriser les préretraites et créer de nouveaux emplois en même temps ? La solution trouvée par Seat consiste en une forme de préretraites partielles contre embauches. Entre mai et décembre 2002, 1 300 salariés de 60 ans et plus en ont profité, immédiatement remplacés par de jeunes recrues. Ainsi s'applique l'accord conclu entre les principaux syndicats espagnols et la direction de Seat, le 28 novembre 2001. « Révolutionnaire », assure Manuel García Salgado, secrétaire général de l'Union générale du travail (UGT) de Seat et président du CE de l'usine de Martorell (Catalogne).

Moyenne d'âge : 44 ans

La moyenne d'âge des salariés tournait alors autour de 44 ans. « Entre 1973 et 1987, les emplois n'ont pas été renouvelés, nous ne pouvions plus continuer ainsi, avec les problèmes de santé qui surgissent, passée la quarantaine ; ce n'était positif ni pour nous ni pour l'entreprise, explique Manuel García Salgado. Nous avons discuté avec la direction de juin jusqu'à novembre ! Les dirigeants de Seat n'étaient pas très convaincus au départ, mais ils ont fini par accepter. »

Le futur retraité ne travaille que 32 jours continus par an, jusqu'à ce qu'il atteigne 65 ans, âge légal de la retraite en Espagne. En complément d'une pension égale à 85 % de son salaire, l'entreprise lui verse les 15 % restants. Les syndicats ont, ainsi, réussi à assurer l'emploi, mais aussi à le stabiliser, atout non négligeable dans un pays où le taux de CDD dépasse les 30 %, situant ainsi l'Espagne parmi les lanternes rouges de l'Union européenne. Car, après six mois, ce nouveau contrat à durée déterminée se transforme automatiquement en contrat à durée indéterminée. Et l'âge moyen des nouvelles recrues est de 30 ans. « Nous avons réussi à établir un salaire de 1 000 euros par mois : inférieur à celui du préretraité, mais un peu au-dessus de l'accord de branche », signale Manuel García Salgado. Mais que faire de ces 32 jours de travail par an ? « Ils servent en cas de surproduction, et les préretraités en profitent pour accompagner les nouveaux embauchés et les faire profiter de leur expérience », explique-t-il.

Syndicats satisfaits

Satisfaits des résultats de l'accord, les syndicats se réjouissent de voir d'autres compagnies suivre le même chemin. Même si le transfert d'une partie de la production réalisée à Martorell vers Bratislava (République tchèque), pour cause de « manque de flexibilité du temps de travail », les inquiète quant à la pérennité de ce modèle.