logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Salariés de tous pays, connectez-vous!

SANS | publié le : 04.02.2003 |

Adoptant la démarche de l'Internet militant, l'Ugict-CGT de Technip Coflexip a construit un site web pour pallier les carences de l'entreprise en matière de dialogue social, notamment en direction de ses salariés expatriés.

communiquer avec l'ensemble des salariés, et ce, quel que soit leur lieu de travail, tel est l'objectif que le syndicat Ugict-CGT de Technip Coflexip a assigné à son site Internet (1). Inauguré en juillet 2000, celui-ci reçoit quelque 150 visites quotidiennes, et plus de 10 000 pages sont visionnées chaque mois. Un véritable "hit" dans le monde des Internets syndicaux !

Actualité sociale de l'entreprise

Pourquoi un tel engouement ? La première des explications revient à évoquer les origines du site, créé pour informer les salariés expatriés sur l'actualité sociale de l'entreprise d'ingénierie et de services pétroliers (18 000 salariés dont 70 % de cadres).

« Début 2000, nous avons soudainement assisté à une accélération des détachements parmi les personnels du siège social. Ceux-ci se rendaient dans les différents sites et chantiers du groupe dans le monde, parfois dans des pays lointains comme l'Inde ou la Malaisie, se souvient Yann Le Vot, représentant syndical Ugict-CGT de Technip Coflexip et principal artisan du site. Nous avons alors évoqué ce problème avec la direction, mais cette dernière a refusé catégoriquement que le syndicat informe les expatriés via la messagerie. L'argument ? Un article de la convention collective qui limitait le nombre d'envois annuel de courriers. »

Créer son propre site

L'Ugict-CGT décide alors de contourner l'obstacle en se dotant de son propre site web. Cette démarche, la section syndicale l'a étayée en côtoyant le Réseau associatif et syndical (R@s) dont il est un des 90 adhérents. Créé en avril 1996, le R@s s'est fixé pour objectif de permettre aux associations, syndicats, organisations de citoyens, de communiquer au moyen des réseaux informatiques et, notamment, Internet. C'est dans ce cadre que dix militants de la section syndicale sont formés à la rédaction du contenu éditorial du site Internet.

La création de ce site est un sujet sur lequel la direction de Technip Coflexip n'a pas souhaité s'exprimer. Il faut dire qu'elle garde un mauvais souvenir de l'ouverture des NTIC aux syndicats.

Conformément à un accord signé en octobre 2000, la multinationale avait mis à la disposition de ses partenaires sociaux un espace d'affichage électronique sur son serveur. En février 2001, elle revient sur sa décision. Motif : une rubrique liens sur les sites de l'Ugict-CGT et de la CFDT - permettant aux salariés d'aller surfer, par exemple, sur les sites de l'Organisation internationale du travail ou de la Cnil - est jugée indésirable. La position de Technip est sans ambiguïté : l'intranet doit remplir la même fonction que le panneau syndical traditionnel. Résultat : en mars 2001, les liens sont désactivés.

Internet contre intranet

« Aujourd'hui, ironise Yann Le Vot, l'intranet groupe est très peu consulté, car le contenu n'est pas passionnant. La preuve : la direction refuse de communiquer les chiffres de consultation. »

Grâce à son site, l'Ugict-CGT a pu dernièrement nouer des contacts avec des syndicats du groupe à l'étranger, comme le syndicat Swat (affilié à l'AFL-CIO) de Gulf Marine Fabricators, filiale américaine de Coflexip. « Nous avons échangé des mails et organisé des conférences téléphoniques. Et, afin de mieux nous rendre compte des conditions de travail des salariés américains, nous avons, en avril dernier, fait le voyage jusqu'au Texas », relate Yann Le Vot.

Le site doit prochainement accueillir une version anglaise plus étoffée ainsi que de nouvelles rubriques. Parmi les autres projets : la création d'un portail syndical pour l'ensemble des filiales de l'entreprise et la constitution d'une base de données sociales internationales.

(1) http://www.cgttp.eu.org