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SANS

Du mal travailler au mal vivre, Denis Ettighoffer et Gérard Blanc, Eyrolles Société, 426 pages, 19 euros.

SANS | publié le : 25.03.2003 |

Paradoxe, les 35 heures ont accentué le sentiment de course contre le temps. Par ailleurs,la barrière temps privé/temps de travail est de plus en plus perméable pour de nombreuses catégories de salariés et, notamment, les cadres. L'ubiquité entraînée par les nouvelles technologies n'est pas étrangère à ce phénomène, mais une composante culturelle est également à l'oeuvre. En effet, à une époque où le temps de travail n'a jamais été aussi court, les exigences n'ont jamais été aussi fortes.

"L'important" et "l'urgent" sont deux catégories qui se chevauchent perpétuellement, conduisant non seulement à des rythmes de travail endiablés mais à une déperdition de l'énergie et des valeurs. Du mal travailler au mal vivre, le pas est donc vite franchi, mais cependant, rien n'est irréversible. Denis Ettighoffer et Gérard Blanc mettent en perspective cette tyrannie de l'immédiateté qui n'est, souvent, qu'abus de pouvoir des petits chefs. Comment remettre le monde et le temps en place ? Comment sortir de cette culture de l'immédiateté ? Telles sont les questions auxquelles les deux auteurs ont l'ambition de répondre en induisant une réflexion en profondeur sur le prix du temps, c'est-à-dire, au final, de la vie.

Réintroduisant tout naturellement une éthique du qualitatif là où le quantitatif est roi, les deux auteurs s'interrogent, notamment, sur l'équité de cette règle unique, qui veut que l'on demande à chacun le même temps de travail et la même productivité, alors que les biorythmes et, plus profondément, les personnes sont si différents.