Les collaborateurs du siège social de Merck Santé peuvent offrir, à une association, l'équivalent en salaire d'une "journée sécurité". Ce jour de congé récompense les salariés n'ayant eu aucun accident du travail avec arrêt au cours d'une année.
Le Comité d'établissement (CE) du siège lyonnais et la direction de Merck Santé ont récemment remis un chèque de plus de 24 000 euros à l'association Vivre aux éclats, dont l'objet est l'intervention de clowns professionnels en milieu hospitalier. Il ne s'agit pas là d'une opération de mécénat classique, puisque ce don correspond au salaire d'une journée de 180 salariés de ce site.
Depuis plus de quinze ans, dans le cadre de sa politique de prévention, la direction offre un jour "sécurité" à tous les salariés des sites n'ayant eu, au cours de l'année, aucun accident du travail avec arrêt. « Cette journée offerte s'ajoute à un ensemble de mesures de prévention, explique Philippe Danthony, DRH du siège et président du comité d'établissement. Mais il est certain que c'est une carotte. »
Le siège social de la société pharmaceutique n'avait, jusqu'à il y a trois ans, jamais obtenu cette journée. « Nous étions l'un des derniers sites à avoir quelques accidents avec arrêt, explique Françoise Diébold, secrétaire du CE, qui se produisaient, notamment, dans la cuisine du restaurant d'entreprise. Quand nous avons enfin eu cette "journée sécurité", nous avons cherché ce que nous pouvions en faire. » En effet, les salariés de Merck Santé ont, en moyenne, 48 jours de congés par an, dont 12 au titre de la RTT. De l'avis de la direction comme des salariés du siège, cela entraîne déjà de nombreuses absences.
Le CE a ainsi eu l'idée de s'inspirer de l'initiative d'un autre site qui, ayant fait travailler certaines personnes (volontaires) un samedi, pour des journées portes ouvertes, leur avait proposé d'offrir le salaire correspondant à une association humanitaire.
Depuis trois ans, les salariés du siège ont donc le choix entre deux solutions : prendre leur "journée sécurité" ou en offrir le montant à une association. C'est ainsi que Vivre aux éclats a remporté les suffrages et peut, désormais, grâce au chèque remis récemment, intervenir dans un deuxième établissement pédiatrique de la région lyonnaise.
« Les salariés ont vraiment le choix de prendre leur jour ou de l'offrir, affirme Françoise Diébold. Il suffit de remplir un imprimé qui est adressé directement à la DRH, sans que le supérieur hiérarchique ou les collègues ne le voient. » Et Philippe Danthony de confirmer : « Il n'y a aucun jugement de valeur. » Chaque année, environ la moitié des 400 salariés du siège choisissent, ainsi, d'offrir cette journée.
