D'après la Cegos, les entreprises ne prévoient pas de recrutements massifs pour compenser les départs à la retraite.
Alors que l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) prévoyait, en 2002, le recrutement de près de 1 380 000 cadres entre 2001 et 2010 pour amortir les départs à la retraite des baby-boomers (et les nouvelles créations de postes), la Cegos a jeté un pavé dans la mare, en déclarant, le 22 avril dernier, que les entreprises ne vont guère recruter.
Chiffres à l'appui, l'organisme de formation estime que près de deux entreprises sur trois n'envisagent pas de remplacer les cadres qui partiront à la retraite d'ici à 2005. Pis, elles continueront à proposer des préretraites et, n'en déplaise à François Fillon, qui prône un allongement de la vie active, peu d'entre elles se déclarent prêtes à embaucher des plus de 50 ans. « Un ostracisme anti seniors perdure », constate Hubert Trappet, consultant à la Cegos.
Comment, dans ce cas, compenser la perte de compétences ? Pour remplacer les départs, les entreprises ont, d'après l'enquête, l'intention de recourir aux « promotions internes plutôt qu'aux recrutements externes », ajoutant qu'elles réfléchissent, dans un même temps, à une réorganisation du travail (comme le partage de poste) ou encore à l'externalisation. L'organisme a interrogé, en mars dernier, 300 DRH et cadres supérieurs d'entreprises de plus de 200 salariés.