Rien ne va plus pour l'industrie touristique. Déjà fortement ébranlée par la mauvaise conjoncture internationale et l'instabilité politique du Moyen-Orient, elle souffre, désormais, des retombées de l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras).

Une récente analyse de l'Organisation internationale du travail (OIT), publiée le 14 mai dernier*, évalue à environ 5 millions le nombre de pertes d'emploi que devrait enregistrer le secteur cette année. Des perspectives alarmantes pour une branche déjà mal en point. En effet, l'industrie hôtelière et touristique, qui représente plus de 3 % des emplois à travers le monde (8 % si l'on intègre les métiers liés au voyages et aux loisirs), a déjà vu disparaître environ 11,5 millions de postes depuis la fin 2001. Autrement dit, depuis le 11 septembre 2001, un salarié sur sept de ce secteur est au chômage.

Selon l'OIT, les pays frappés de plein fouet par l'épidémie, comme la Chine et Hong Kong, Singapour, Taiwan et le Viêt-nam, risquent d'y perdre jusqu'à 30 % de leurs emplois. Pour les pays voisins (Australie, Indonésie, Malaisie, Thaïlande...), ce taux est évalué à 15 % et 5 % dans le reste du monde.