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CFAO reste fidèle aux retraites à la française

SANS | publié le : 10.06.2003 |

CFAO, société du groupe PPR, très présente en Afrique, a réaménagé sa prévoyance vieillesse pour les expatriés. En optimisant ses cotisations Sécurité sociale et retraite complémentaire, elle leur a offert en plus un régime collectif article 83.

Retraite par répartition ou par capitalisation ? Pour les expatriés français, la question se pose entièrement. Dans leur cas, et contrairement aux salariés travaillant dans l'Hexagone, l'affiliation au régime de prévoyance retraite de la Sécurité sociale, et au régime de retraite complémentaire Arcco-Agirc, est facultative. Ils peuvent opter pour cette solution et cotiser en conséquence, ou voir leurs cotisations prises en charge par l'entreprise, mais eux-mêmes ou leur employeur sont libres aussi d'opter pour une épargne retraite entièrement privée. Un choix qu'a dû trancher la direction de CFAO, filiale du groupe PPR, comptant 7 800 collaborateurs et présent, notamment, dans 24 pays d'Afrique, lorsqu'elle a réaménagé la prévoyance retraite de ses 170 expatriés.

En 2000, en effet, l'entreprise renégocie son contrat avec la CRE et l'Ircafex, institutions qui gèrent les régimes de retraite complémentaire Arrco-Agirc pour les Français envoyés à l'étranger. Les expatriés de CFAO sont en quasi-totalité des Français qui font de longues carrières internationales, sur quinze ou vingt ans, à des postes de management.

Renégociation du contrat

« Avant la création de la Caisse des français de l'étranger (CFE), l'impossibilité de s'affilier au régime de base avait été compensée par une cotisation Arrco-Agirc renforcée, explique Joël Monsigna, responsable du développement des RH de CFAO. Quand nous avons renégocié notre contrat, nous pouvions affilier nos expatriés au régime de base français, avec la CFE, et leur assurer la retraite complémentaire avec la CRE-Ircafex, dont les cotisations étaient revues à la baisse, ou, au contraire, choisir une retraite privée. »

A l'époque de cette remise à plat, certains expatriés se sont prononcés en faveur de la seconde solution. Mais un principe guide la gestion des expatriés CFAO : leur assurer une protection sociale identique à celle des salariés restés en France. « En tout état de cause, c'était une décision lourde à prendre, avec des conséquences à vingt ans, poursuit Joël Monsigna. Nous n'avons peut-être pas fait le choix le plus rentable, mais celui de la sécurité. » Sûreté pour l'expatrié, mais aussi pour l'employeur : « Des années après, personne ne peut se plaindre de ne pas avoir été pris en charge, or c'est un risque si l'on laisse les expatriés gérer eux-mêmes une épargne retraite privée. L'autre solution était de leur acheter une capitalisation. Mais, aujourd'hui, ceux qui partent bénéficient d'un fort taux de remplacement. On ne peut pas dire qu'on se soit trompé. » Et si la réforme des retraites devait modifier trop fortement cette situation, Joël Monsigna fait remarquer qu'il est toujours possible de passer à la capitalisation, ou d'en renforcer la part. Dans l'autre sens, le choix était définitif.

Régime attractif

Néanmoins, en réorganisant l'ensemble du système avec le groupe Taitbout, la direction de CFAO a ménagé un joli bonus à ses expatriés : les cotisations au régime complémentaire (CRE-Ircafex) passant de près de 19 % à 6 %, le différentiel a été immédiatement investi dans un régime chapeau article 83, géré par Taitbout. Ainsi, chaque année, plus de 3 000 euros par expatrié sont cotisés sur ce régime collectif d'entreprise. Ce supplément a emporté l'adhésion des derniers sceptiques. Le régime mis en place fait même désormais partie des éléments d'attractivité de l'entreprise. 94 % des 476 expatriés interrogés en décembre et janvier derniers par la Sofres pour le salon Avenir-Export Avenir-Expat déclaraient indispensable ou important de conserver une sécurité sociale française, et 92 % pensaient de même pour la retraite complémentaire.