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Le Cnam automatise le traitement de la VAE

SANS | publié le : 24.06.2003 |

Le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) a mis en place un système d'accueil via Internet pour orienter et traiter les demandes de validation des acquis de l'expérience (VAE). Celui-ci préfigure une forme "d'industrialisation" du processus de VAE.

«Comment faire face à l'augmentation de la demande de VAE ? », s'est interrogé le Cnam. La question est d'importance, l'institution ayant enregistré une augmentation de 45 % du nombre de dossiers de validation au 1er semestre 2002-2003 (déposés en décembre, pour les jurys de février). Cent trente-deux dossiers ont été déposés contre 90, en moyenne, au cours des années précédentes, avec, pour la première fois, des demandes de diplômes complets (34 sur 132).

Un très grand nombre de demandes émanent de professionnels des métiers de l'informatique, de la comptabilité et de la gestion, des ressources humaines ou de la formation, le plus souvent en deuxième cycle (bac +3 et 4), et elles sont assez fournies en premier cycle (bac +2). En février dernier, le taux de validation (totale ou partielle) a été de 80 % pour les demandes de diplômes complets, et de 85 % pour les demandes partielles ; 19 diplômes complets ont été délivrés, dont 5 diplômes d'ingénieur sur 11 demandes.

Mise en place d'un outil Internet

Devant cet afflux, qui risque encore de tripler au cours du second semestre, estime Marie-Odile Paulet, directrice de la validation au Cnam, le Conservatoire a mis en place un outil Internet nommé Viatic, Validation individualisée des acquis par les technologies de l'information et de la communication. Viatic doit permettre d'informer sur la VAE, de décrire le processus organisé par le Cnam, de mettre des ressources à disposition du candidat, de réaliser une banque de données des diplômes décrits en termes de compétences, et de proposer un forum de discussion et un dispositif d'aide interactif. Il permet, surtout, de commencer à constituer, en ligne, le dossier de VAE, en échangeant avec le conseiller Cnam et l'enseignant référent.

Une fonction ambitieuse

Cette dernière fonction est la plus ambitieuse. Elle est la première étape vers une forme d'"industrialisation" du processus de VAE, même si le mot peut paraître un peu fort. Concrètement, après s'être identifié, le demandeur doit exprimer (par écrit via le Net) ses buts, motivations et arguments de VAE, et décrire ses expériences, compétences, aptitudes et connaissances par rapport au référentiel du diplôme visé.

En face, son conseiller et le professeur référent lui répondent, posent des questions et demandent des précisions. L'échange d'informations via ces mails est structuré par des codes de couleur. Vert : la demande d'information est satisfaite. Orange : informations envoyées par le demandeur mais non encore traitées par le conseiller Cnam. Rouge : demande d'informations de la part du professeur ou du conseiller.

Lorsque le dossier est terminé, le conseiller et le professeur responsable du diplôme rendent des avis. Le dossier et ces avis sont, ensuite, analysés par le jury de validation (en janvier, en juin et début juillet), qui se prononcent définitivement, et qui peut ou non demander un entretien supplémentaire avec le candidat à la VAE.

La composition des jurys de diplômes du Cnam comprend l'administrateur général ou son représentant, quatre enseignants et deux professionnels (un salarié et un employeur).

Viatic ne supprime pas l'entretien individuel en face-à-face avec le conseiller VAE, assure Marie-Odile Paulet, mais guide le candidat dans son parcours et lui fournit les moyens de remplir son dossier. Le Cnam s'engage à communiquer une réponse rapidement, à accuser réception, et à proposer un entretien dans le mois qui suit la demande. Deux mille démarches Viatic auraient été entamées depuis la mi-janvier 2003, dont 700 sur Paris.

Un important travail de suivi

Restent deux problèmes. Le pendant de Viatic est la modularisation et le découpage en référentiels métiers-compétences de tous les diplômes du Cnam, ce qui permet le questionnement et l'échange avec le demandeur de VAE. C'est un travail long et difficile auquel tous les responsables de diplôme se sont attelés. Le 18 janvier 2005, tous les diplômes devront avoir été traités, car c'est la date butoir d'entrée dans le Répertoire national des certifications. Mais le Cnam espère avoir terminé cette tâche avant.

Autre souci : les conseillers VAE du Cnam reconnaissent l'intérêt de l'automatisation de l'échange d'informations via le web, mais soulèvent la question de l'important travail d'analyse, de conseil, de décodage à fournir, qui ne peut passer par le mail. Les cinquante conseillers qui, selon la direction, sont en mesure d'accompagner les candidats à la VAE au Cnam, dans toute la France, ne travaillent pas à temps plein sur cette question. Ce qui fait que, par exemple, seules 200 VAE seront présentées au jury de ce mois de juin.

Au-delà de Viatic, l'industrialisation de la VAE passera aussi par les capacités de conseil direct et la fréquence des jurys.

L'essentiel

1 Le Conservatoire national des arts et métiers est confronté à une forte croissance du nombre de demandes de VAE.

2 Pour y faire face, le Cnam a mis en place un outil Internet, Viatic (Validation individualisée des acquis par les technologies de l'information et de la communication).

3 Viatic guide le candidat dans son parcours et lui fournit les moyens de remplir son dossier de VAE.

Le coût d'une VAE

Le droit de constitution d'un dossier varie de 250 à 350 euros.

Le passage devant le jury de validation a, lui aussi, un coût, composé d'un droit fixe (125 euros), plus un droit par 1/2 valeur demandée (15 euros), plus le coût facultatif de l'entretien de jury (100 euros).

Dans tous les cas, le prix total demandé pour un dossier de VAE est plafonné à 1 000 euros, assure le Cnam.

Cnam.« Remplir un dossier de VAE, ce n'est pas simplement écrire un CV »

« Le candidat doit rassembler l'histoire de son expérience, professionnelle et/ou personnelle, prendre du recul et décrire en quoi cette expérience lui a permis d'acquérir les "compétences, aptitudes et connaissances" du diplôme pour lequel il va postuler en tout ou partie, explique Marie-Odile Paulet, responsable de la VAE au Cnam. Il faut qu'à l'issue de l'entretien, le candidat comprenne qu'il ne s'agit pas d'un CV, mais d'une démarche de transposition de son expérience pour donner les preuves de sa maîtrise des "compétences, aptitudes et connaissances" nécessaires. Il faut qu'il comprenne qu'il s'agit d'un véritable travail, certes exigeant, mais qui sera pour lui formateur, et que cela lui demandera un peu de temps, généralement un ou deux mois. Si le candidat décide de s'engager dans le processus, il réalise une préinscription VAE et verse la première partie du droit d'inscription et les frais de constitution du dossier. »