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Ericsson tente l'outplacement

SANS | publié le : 01.07.2003 |

Depuis la crise de la nouvelle économie, les spécialistes du reclassement se chargent de salariés de nouvelles branches. L'exemple d'Ericsson, groupe de télécommunications, illustre la montée en puissance de l'outplacement en Allemagne.

Au départ, Jörn Arnold, secrétaire du comité d'entreprise du groupe de télécommunications Ericsson GmbH en Allemagne, n'avait pas de notion concrète de l'outplacement. L'idée de confier à des consultants extérieurs la tâche d'aider des salariés licenciés à retrouver du travail lui paraissait certes généreuse, mais peu réaliste. Aujourd'hui, le représen- tant du personnel semble convaincu. « L'outplacement lance un signal positif aux gens qui sont licenciés : on ne se débarrasse pas de vous. On s'occupe de vous », s'enthousiasme-t-il.

Réorientation

Son revirement est le fruit du travail mené par le bureau d'outplacement américain Right Coutts, engagé fin 2001 par Ericsson. A cette époque, les consultants de Right Coutts se voient attribuer deux missions : réorienter 250 salariés licenciés du siège à Düsseldorf, et une centaine d'autres, victimes de la fermeture annoncée du site d'Ericsson Eurolab GmbH, filiale R & D du groupe, à Hildesheim. Depuis, 87 % des 250 licenciés du siège ont retrouvé un poste, ainsi qu'une majorité des salariés d'Eurolab.

L'outplacement séduit, depuis quelques années, outre-Rhin. « Les grandes entreprises veulent changer la culture de la séparation. Autrefois, elles donnaient juste aux salariés licenciés des indemnités. Aujourd'hui, elles savent que ces sommes ne suffisent plus à retrouver du travail », confie Nicole Hendricks, regional manager chez Right Coutts. Le chiffre d'affaires des agences d'outplacement en Allemagne est passé de 36 à 45 millions d'euros entre 2001 et 2002, en attendant une croissance de 13 % cette année.

Licenciements en masse

L'expérience Ericsson traduit aussi une évolution de l'outplacement en Allemagne. Depuis la crise de l'Internet, les spécialistes du reclassement ont, en effet, affaire à de nouvelles branches (télécommunications, informatique, biotechnologie...) et à de nouveaux candidats. Il s'agit moins de cadres supérieurs avec une forte ancienneté. « Chez Ericsson Eurolab, nous avions en face de nous beaucoup de jeunes, très bien formés, dynamiques et souples. En théorie, des demandeurs d'emploi de rêve », raconte Nicole Hendricks.

"En théorie", car, depuis les licenciements en masse dans le secteur des télécommunications, ces candidats sont des milliers sur le marché du travail pour de rares postes. « D'où l'importance de savoir se vendre », insiste Nicole Hendricks. Les consultants ont, ainsi, fait passer à chaque licencié d'Ericsson une douzaine d'entretiens individuels, avant de dresser un bilan et de préparer avec eux leur stratégie de recherche d'emploi. « C'est important pour le climat de l'entreprise. Et Ericsson aura peut-être à nouveau besoin de ces personnes dans deux ans », avertit Jörn Arnold.