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Les Pyrénées-Orientales contre le tabac

SANS | publié le : 01.07.2003 |

Pour inciter ses salariés à arrêter de fumer, le conseil général des Pyrénées-Orientales leur propose une méthode de sevrage et des consultations médicales gratuites, le tout sans obligation de résultat et sur le temps de travail.

Le conseil général des Pyrénées-Orientales (1 280 agents) est, depuis le début de l'année, parti en guerre contre le tabac dans ses 60 établissements. C'est Christian Bourquin, président de la collectivité territoriale, qui, lors de ses voeux de nouvelle année, a sonné la charge, en promettant à ses collaborateurs le lancement d'une campagne contre les risques liés au tabac. Preuve de sa détermination : le recrutement, dans la foulée, de Magali Falcou au poste de médecin de prévention, chargée de réfléchir aux moyens d'action.

Quantifier le tabagisme

Première réalisation : l'envoi de 1 100 questionnaires anonymes destinés à quantifier le phénomène et à connaître le comportement des fumeurs. « Sur les 537 réponses que nous avons reçues, 126 personnes ont déclaré être des fumeurs. Parmi elles, 86 ont affiché leur intention d'arrêter de fumer. En outre, 80 % des non-fumeurs affirmaient être gênés par la présence du tabac au bureau », détaille Magali Falcou. A partir de ce constat, la solution visant à aménager des espaces fumeurs est rapidement évacuée en raison du coût de l'investissement. « Ainsi, indique Magali Falcou, le président nous a fait savoir qu'il préférait investir dans des soins plutôt que dans des locaux. » Une ligne budgétaire de 50 000 euros est aussitôt débloquée.

En partenariat avec le CHSCT, une méthode de travail est ensuite élaborée. Des ateliers, accueillant chacun 10 agents, sont mis en place. Pendant deux heures, le médecin explique à ceux qui se sont portés volontaires les mécanismes de la dépendance. Un diététicien recommande un programme alimentaire ad hoc, tandis qu'un psychologue évoque les blocages liés au sevrage. A l'issue de l'atelier, les plus persévérants signent un protocole dans lequel ils s'engagent, sans obligation de résultat, à arrêter de fumer et à suivre le traitement prescrit. Les consultations avec le psychologue et le diététicien, tous deux intervenants extérieurs, ainsi que les substituts au tabac sont entièrement à la charge de l'employeur.

Une initiative appréciée

Une vingtaine de personnes ont actuellement signé le protocole, sur la base de deux ateliers. « Les prochains auront lieu après les congés d'été ; cinquante agents sont déjà inscrits à ces séances », signale Magali Falcou. Quant aux chefs de service, ils ont tous été informés du dispositif, les personnes étant soignées sur leur temps de travail. « Sans cette opération, jamais je n'aurais fait l'effort d'arrêter de fumer. Financièrement, c'est intéressant, car l'aide médicamenteuse est très onéreuse. La présence du diététicien est aussi très rassurante. C'est vraiment une très bonne initiative », soulève Isabelle Tignères, une des salariés qui a paraphé le protocole.