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Les responsables formation interviennent

SANS | publié le : 16.09.2003 |

La plus importante association de responsables formation en entreprise, le Garf, s'exprime sur le projet de réforme de la formation professionnelle, dont elle craint « la grande complexité ». Et regrette, par ailleurs, l'absence d'une logique de développement des compétences.

Le Groupement des animateurs et responsables formation en entreprise, le Garf (600 entreprises, 750 adhérents), n'a pas l'habitude d'intervenir officiellement dans les débats politiques. Mais, les actuelles négociations paritaires sur la formation professionnelle l'ont poussé à prendre cette initiative inattendue. Le nouveau président du Garf, Bruno Ladsous, a ainsi sollicité ses troupes pour se prononcer sur les projets de réforme.

Le Garf a donc fait connaître, la semaine dernière, son analyse (1) du dernier projet d'accord connu en matière de réforme de la formation continue, celui du 17 juillet dernier. Cette analyse se veut technique, de la part de ceux qui ont "les mains dans le cambouis" et qui gèrent la formation au quotidien.

Consultation

Le prochain texte, qui devrait être discuté le 19 septembre, pourrait prendre en compte certains des commentaires de l'association, car, suite à l'envoi de leurs analyses à toutes les parties prenantes de cette réforme (Etat, partenaires sociaux), ces derniers la consultent pour trouver des éléments de simplification de la réforme.

Points positifs

Parmi les points positifs du projet, les responsables formation mettent en avant : le passeport pour l'emploi utilisé à la seule initiative du salarié ; un futur accord interprofessionnel sur la validation des acquis de l'expérience ; une période de professionnalisation pour les salariés ; les bilans de compétences ; le développement de la fonction tutorale et de la VAE.

Autre point positif : l'ouverture d'un Droit individuel à la formation (DIF), mais les adhérents du Garf craignent « la charge de gestion des situations individuelles que celui-ci représente ».

Exigence économique

Le plus intéressant, pourtant, se trouve dans les regrets exprimés par le Garf. « Le développement des compétences des hommes et des femmes est la clé de la performance des entreprises, et une réponse concrète aux préoccupations de responsabilité sociale et environnementale. On trouve peu de traces de cette exigence économique dans le projet d'accord, et pas de trace consistante de la logique de développement des compétences. »

« Il n'y est nulle part question d'une formation qui constitue un acte conscient d'investissement. L'entreprise a un intérêt à s'y engager, mais les enjeux de cet investissement doivent également être partagés par les salariés, qui doivent se mobiliser pour le maintien ou le développement de leur propre portefeuille de compétences. »

Droits et devoirs du salarié

« Les nouvelles formes d'apprentissage n'y sont guère évoquées que dans un souci d'imputation fiscale. Or, de plus en plus, l'acquisition des compétences se réalise par une combinatoire de formations. »

« Le texte ne prévoit rien quant aux obligations du salarié en retour de cet investissement. D'une manière générale, on parle beaucoup des droits, peu des devoirs. Le passeport pour l'emploi n'a pas la même portée politique que le "portefeuille individuel des compétences", puisqu'il n'engage pas l'entreprise. »

Contentieux dans l'entreprise

Fondamentalement, les responsables formation du Garf craignent « la grande complexité du projet », « génératrice de contentieux au sein de l'entreprise, ainsi que de coûts administratifs et de gestion ». Ils auraient préféré « une refonte de la loi de 1971 de manière plus globale et plus lisible, ajustée aux contraintes économiques, sociales et environnementales de notre temps ».

Ils affirment, également, que « l'obligation légale est, sans doute, le seul moyen de garantir un minimum d'investissement en période de crise, notamment pour les PME et les TPE, moins affûtées en ingénierie financière », et préconisent « la création d'un réseau d'accès au conseil et soutien aux PME et TPE ne disposant pas de service spécialisé en ressources humaines ».

Niveau de compétences

Quant à la coresponsabilité ou au co-investissement, point extrêmement sensible des négociations, ils estiment que « celui-ci se justifie principalement pour des développements de compétences structurants, permettant un franchissement significatif ou reconnu du niveau de compétences (préparation à un diplôme...) ».

En revanche, fidèle à son souhait de ne pas intervenir sur les aspects très politiques du dossier, le Garf ne se prononce pas sur la question de la formation en dehors du temps de travail, ou "la dimension contingent d'heures".

(1) Intégralité du commentaire disponible sur <http://www.garf.asso.fr>

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