logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Cinq entreprises testent un carnet individuel de suivi des expositions professionnelles

SANS | publié le : 28.10.2003 |

Des salariés de cinq entreprises sous-traitantes ont testé un carnet de suivi individuel des expositions professionnelles, élaboré par la médecine du travail, la DRTEFP et deux donneurs d'ordres.

Comment améliorer le suivi médical des salariés des entreprises sous-traitantes ? En les dotant d'un carnet personnel dans lequel les différents médecins du travail recensent la nature, la durée et la fréquence des expositions à des produits cancérogènes. Près d'une cinquantaine de carnets de ce type sont, actuellement, testés par cinq entreprises sous-traitantes du pourtour de l'étang de Berre : ADF, Ortec Rognac, Socacen, Sodi Sud et SGS Qualitest. Les salariés concernés sont affectés à des tâches diverses : maintenance sur une unité de benzène, gestion et traitement des déchets, nettoyage et pompage, échafaudage et calorifugeage.

Le carnet a été conçu par un groupe de travail composé d'un médecin inspecteur et de deux médecins du travail de l'AIMT 13 (Association interprofessionnelle de médecine du travail), d'un ingénieur de prévention de la DRTEFP et de deux entreprises utilisatrices, BP Raffinerie et Shell. « Les salariés ne savent pas toujours à quoi ils ont été exposés et ne se souviennent pas non plus de tout. La tâche se complique pour le personnel des sous-traitants, qui passe d'un chantier à un autre, et, également, d'un médecin du travail à un autre », explique Danièle Charrier, médecin du travail de l'AIMT 13.

Formalisation des expositions

Le carnet individuel de suivi, qui appartient au salarié, contient des fiches d'analyse et d'évaluation des risques remplies par l'entreprise utilisatrice et des fiches de suivi médical remplies par les différents médecins du travail. Le carnet permet de formaliser les expositions, d'en assurer la traçabilité, de connaître le nombre d'heures passées par le salarié dans les unités à risques, d'accélérer la mise en place des exigences réglementaires ou encore de transmettre les informations utiles au médecin généraliste.

Une première évaluation

Lancé en octobre 2002 pour un terme prévu fin 2003, le test a déjà fait l'objet d'une première évaluation. Premier point positif : l'intérêt de la démarche est reconnu par tous. Mais plusieurs difficultés se font jour : charge de travail supplémentaire, valeurs d'exposition et temps réel d'exposition difficiles à estimer, difficulté pour le médecin du travail à exploiter la quantité d'informations répertoriées dans le carnet... Sans compter une méconnaissance générale des produits cancérogènes, mutagènes et toxiques.

« Plusieurs propositions d'amélioration du carnet émergent, explique Sandrine Mocaer, ingénieure de prévention à la DRTEFP. Sous sa forme actuelle, il est envisagé, lorsque les équipes sont soumises aux mêmes expositions, de créer des fiches de groupe homogène d'expositions qui seraient intégrées dans les carnets. Il serait également intéressant d'élaborer des synthèses des expositions sur une semaine ou un mois afin que ces informations soient exploitables par les différents médecins du travail. » Autre piste : informatiser l'outil via un système de badge magnétique, à l'entrée et à la sortie de chaque unité, afin de récupérer les niveaux et les temps réels d'exposition de chaque salarié.