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DRH et salariés jugent la réforme positive

SANS | publié le : 04.11.2003 |

80 % des DRH et 85 % des salariés jugent positif l'accord du 20 septembre 2003 sur la formation, selon une enquête de la Cegos. Mais la question des moyens et les pratiques anciennes obscurcissent l'avenir.

Comment les professionnels des RH et les salariés jugent-ils, à chaud, l'accord national interprofessionnel du 20 septembre sur la formation professionnelle ? Pour y répondre, la Cegos a interrogé (1) 220 DRH et responsables formation, et 800 salariés du secteur privé.

Un impact important

Du côté des professionnels RH interrogés, 79 % le jugent positif ; 35 % d'entre eux estiment que l'impact de cet accord sera très important ou assez important ; 30 % s'attendent à des changements dans leurs missions et activités, et 59 % à un surcroît de travail.

Par ailleurs, 45 % estiment que leur entreprise va devoir redéfinir les procédures et les processus de décision formation. Et 35 % pensent que les demandes de formation seront faites par l'ensemble des salariés, quel que soit leur niveau de qualification. En tout cas, 69 % des DRH et responsables formation supposent que les salariés vont se sentir davantage concernés par le développement de leurs compétences.

Mais, derrière ces premiers avis positifs, des points noirs apparaissent : 23 % des DRH et RF considèrent que cet accord n'aura pas d'impact, et seuls 28 % d'entre eux s'attendent à ce que les entreprises modifient leur système d'information RH pour mieux informer les salariés.

Peu d'embauches RH

Par ailleurs, pour l'instant, seules 10 % des entreprises prévoient d'embaucher du personnel RH supplémentaire pour gérer le possible afflux de demandes, et seules 15 % d'entre elles envisagent une augmentation de leur budget formation (de +12 %, en moyenne, quand c'est le cas).

Enfin, 41 % des DRH s'attendent à ce que les formations soient demandées en premier lieu par les salariés les plus qualifiés ; seuls 18 % d'entre eux pensent que les demandes émaneront plutôt des salariés les moins qualifiés.

Salariés concernés

Du côté des salariés, le premier constat, par la force des choses, est la faible connaissance de l'accord : 4 % en ont une connaissance précise ; 15 % en saisissent les grandes lignes ; 27 % en ont entendu parler mais ignorent son contenu, et 35 % ne le connaissent pas. Néanmoins, « après une brève description du contenu de l'accord », explique la Cegos, 85 % des salariés le jugent positif ; 66 % d'entre eux pensent que le Droit individuel à la formation (DIF) va leur apporter plus de possibilités pour évoluer professionnellement, et 56 % disent qu'ils se sentiront davantage concernés par leur propre parcours professionnel.

Formation hors du temps de travail

63 % des salariés du secteur privé se déclarent prêts à se former en dehors de leur temps de travail. Et, même, pour 36 % d'entre eux, totalement en dehors du temps de travail, s'il le faut. Les cadres (79 %) et les salariés ayant au moins le niveau bac sont les plus prompts à accepter de se former en dehors du temps de travail. Mais cette appétence pour la formation en dehors du temps de travail, qui est un des noeuds de l'accord, reste une incertitude aux yeux des DRH et responsables formation, qui, eux, ne sont que 35 % à penser que les salariés seront prêts à le faire.

(1) Par téléphone, entre le 2 et le 10 octobre 2003.

Le Droit individuel à la formation séduit

Comment les professionnels RH et les salariés perçoivent-ils le Droit individuel à la formation (DIF), annoncé comme un des points forts de l'accord ?

Pour 80 % des DRH et des salariés, le DIF va favoriser le développement des compétences tout au long de la vie. Les salariés les plus âgés (55 ans et plus) se montrent les plus optimistes, avec 43 % de tout à fait d'accord, devant les non-diplômés (37 %), et loin devant les moins de 35 ans (19 %).

En revanche, seuls 54 % des DRH et 70 % des salariés pensent que le DIF va réduire les inégalités. Ce sont, là encore, les plus âgés qui expriment le plus être d'accord avec cette opinion.

51 % des salariés prêts à financer leur formation

Le financement de la formation par le salarié n'est pas un point abordé par l'accord du 20 septembre. L'étude Cegos a néanmoins interrogé son panel sur cette question. Il en ressort que 51 % des salariés se déclarent prêts à financer une partie d'une formation, et 21 % à en financer la totalité.

Ce réflexe est légèrement plus élevé pour les cadres (57 %), les salariés de moins de 45 ans et les plus fortement diplômés (bac + 3 et au-delà). Les non-diplômés (27 %) et les plus âgés (34 %) sont les plus réfractaires. Ces chiffres corroborent d'autres études déjà réalisées sur ce thème.

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