Le syndicat CGT entend porter l'affaire du fichier de salariés, découvert dans l'usine Snecma de Gennevilliers, devant les tribunaux. La section syndicale dénonce l'existence d'un fichier informatique comportant des annotations personnelles sur les employés de l'atelier mécanique de ce site de production (2 000 personnes).

"Attentistes et déchirés" ; "opposants et irréductibles"... Depuis quelques mois, en effet, la direction de la Snecma déploie la méthodologie dite de la "Carte des acteurs". Objectif : évaluer les comportements d'une équipe dans une perspective d'accompagnement au changement. Selon la direction, la procédure a, dans cette unité, été mal interprétée par un agent de maîtrise, qui a pris l'initiative de rassembler des notes sur ses collaborateurs. « Nous comprenons l'émoi que cette découverte soulève, mais cela reste un cas très isolé, affirme Jean-Luc Bérard, DRH de Snecma Moteurs. Nous avons lancé une étude sociologique classique, laquelle ne vise, en aucun cas, à classer ou à évaluer individuellement les personnes. Nous allons prendre les mesures nécessaires pour que cet incident ne se reproduise plus. »

Pour la CGT, l'utilisation de cette méthode passe inévitablement par des appréciations personnelles. « Des responsables jugent les salariés sans les avoir rencontrés. Ils se fondent sur des comportements et non sur des compétences. Nous demandons l'arrêt immédiat de cette démarche. Nous voulons savoir depuis combien de temps elle est utilisée et combien de salariés ont été fichés », soulève Manuel Sanchez, délégué syndical CGT de la Snecma.