En juillet 2002, six des 24 Opcareg ont répondu à un appel à projets du ministère de l'Industrie, intitulé "Faciliter l'accompagnement des mutations industrielles" (Fami). Cofinancé par l'Etat, le FSE, les collectivités et les entreprises, à hauteur d'un million d'euros, Fami vise, jusqu'à mars 2004, à favoriser le maintien des seniors dans l'emploi et la transmission de leurs connaissances. Les PME et les TPE de culture orale forment le coeur de cible. Il s'agit de les aider à préserver l'expertise de salariés âgés, souvent formés sur le tas. Parmi la vingtaine de TPE ou de PME participantes, on trouve aussi bien des bijouteries et des entreprises d'accessoires de musique que des entreprises spécialisées en maintenance aéronautique ou en implants orthopédiques.

En Rhône-Alpes, où l'Opcareg a réuni six participants, le cabinet BPI a identifié les métiers "sensibles", décrit les situations de travail des professionnels concernés, et élaboré des référentiels. L'entreprise opte, selon les cas, pour un support papier, une formule analogue sur CD-Rom, voire pour une vidéo des gestes et postures de travail. Par la suite, le consultant préconise des réorganisations de tâches, afin de réduire la pénibilité de certains postes, et élabore un kit de formation au tutorat pour former le senior expert à transmettre son métier. BPI a démarré ses interventions fin septembre, de douze à seize jours par entreprise, en moyenne.

« Les méthodes varient d'une région à l'autre, mais le socle commun reste globalement le même », indique Jean-François Hérouard, chargé du projet à l'Ipco, l'instance paritaire de coordination des Opcareg. « Nous avons choisi le sur-mesure », ajoute, de son côté, Ourida Lebbal, la coordinatrice rhônalpine. Son Opcareg a, ainsi, prévu un accompagnement à la VAE pour les entreprises et les salariés qui le souhaitent. Elle a, pour cela, retenu l'Afpa et des centres de formation privés. Cette démarche, qui n'entre pas dans le programme Fami, sera prise en charge par l'Opcareg sur ses fonds propres. Le coût global est de 180 000 euros, financés à 35 % par le ministère de l'Industrie et le FSE. Pour les entreprises, la participation sera, au plus, de 20 % (soit environ 1 800 euros pour chacune).

L'Ipco, qui constate qu'un quart des Opcareg travaillent depuis deux ans sur des initiatives centrées sur la gestion des âges, tous dispositifs confondus, souhaite que, désormais, l'ensemble des régions exploitent ce thème.