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Les salariés abandonnent peu à peu leur voiture

SANS | publié le : 13.01.2004 |

Lancé en 2000 et porté par la DRH, le plan de déplacement d'entreprise (PDE) de ST Microelectronics, à Grenoble, fait des adeptes : 45 % des salariés utilisent, désormais, un autre moyen de transport que l'automobile.

L'initiative de ST Microelectronics, fabricant de composants électroniques, remonte à fin 1999. La direction de l'établissement constatait alors qu'à chaque fois qu'elle recrutait, elle augmentait la taille de son parking : 150 recrutements en 1998, 300 en 1999, 500 en 2000 : la population est passée de 1 200 personnes en 1997 à 2 000 fin 2000, en majorité des cadres et ingénieurs. La recherche d'une solution alternative s'imposait. Autant du point de vue de la protection de l'environnement - l'entreprise possède des normes contraignantes et publie, chaque année, un bilan environnemental - que du point de vue économique.

Deux organismes sont consultés, l'Ademe et le Certu. Leur expertise sert, notamment, à monter une étude de faisabilité et à guider les choix de la direction en matière de renouvellement de véhicules d'entreprise "propres". En interne, un groupe de travail réunit une douzaine de volontaires pour rassembler des données, collecter les attentes du personnel et construire une offre appropriée. « Nous avons voulu des actions rapides et concrètes », précise Ludovic Tchoulfian, le DRH de l'établissement.

Première campagne

Baptisée "4x4 Alternatif", la première campagne d'action couvre la période 2000-2002. Elle décline seize mesures, regroupées en quatre thèmes de développement : l'offre de transports en commun ; les modes "verts" (promotion du vélo, changement de motorisation) ; les services de proximité (une deuxième cafétéria) et les petits déplacements urbains professionnels (mise en place de douze véhicules au gaz naturel, pour se rendre auprès des fournisseurs et sur l'autre site ST, tout proche, à Crolles).

La première action visible a consisté à installer un local à vélos et des douches. Dès 2000, les cyclistes ont reçu leur kit de sécurité avec casque, chasuble, bombe anti-crevaison... Un atelier mobile de réparation a été organisé pour l'entretien du parc. En cas d'intempérie, ST a décidé de payer le bus ou le taxi aux cyclistes. Par ailleurs, l'entreprise a financé une navette reliant le "Polygone scientifique" et la gare routière et ferroviaire, avant de négocier d'autres services avec les pouvoirs publics et le Semitag, autorité organisatrice des transports en commun. Pour le personnel, les services sont significatifs : ristourne sur l'abonnement de bus et de train, moyennant l'engagement d'utiliser souvent le réseau, aménagement de pistes cyclables, de voies piétonnes... « Nous avons désormais un magnifique tronçon sécurisé. C'est beau comme à Disneyland ! », s'exclame le DRH.

Résultat ? Aujourd'hui, alors que les effectifs sont stables depuis 2000, 45 % des salariés sont "alternautes", contre 17 % à 20 % il y a trois ans. L'objectif est de passer à 50 % en 2005. Le choix des modes alternatifs est ouvert : train, bus, tramway et, bientôt, covoiturage. Cette dernière solution sera mise en place avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), l'entreprise voisine, située, elle aussi, dans le Polygone.

Développement durable

Le PDE a le coût de son ambition : 100 000 euros par an, soit 10 % de la taxe transport de l'établissement. L'entreprise n'a pas chiffré les économies générées. Le calcul économique se situe davantage du côté du développement durable que de la rentabilité immédiate.