C'est à la faveur d'un regroupement de plusieurs de ses services dans le centre de Marseille, que France Télécom Méditerranée a engagé sa démarche de plan de déplacement d'entreprise (PDE). Sa finalité : inciter les 600 salariés répartis sur les trois sites du centre-ville à délaisser leur voiture dans les déplacements entre le domicile et le lieu de travail. « Ces "relocalisations" génèrent des problèmes d'embouteillage, de stationnement et, bien sûr, de pollution. Certains salariés habitant à l'autre bout de la ville travaillent tard, d'autres ont des besoins importants en termes de mobilité dans la journée. Cette question s'inscrit dans le cadre de notre politique de développement durable », explique Régine Teulade Ness, chargée de mission.

L'entreprise a mis sur pied un comité de pilotage animé par le comité de direction régional, et une équipe projet constituée de représentants métiers et des organisations syndicales. Une phase de diagnostic a été lancée, en novembre, avec un cabinet d'études. Chiffrée à 33 000 euros, elle est subventionnée à 70 % par la région et l'Ademe. « Nous sensibilisons les salariés à la démarche en nous appuyant sur nos supports de communication et sur des stands dans les cafétérias des restaurants de nos trois sites. Nous avons également diffusé un questionnaire sur papier et sur l'intranet pour mieux connaître le comportement et les attentes des collaborateurs en matière de transport », poursuit Régine Teulade Ness. Le dépouillement est en cours et permettra d'établir le diagnostic. Début février, des groupes de travail constitués de salariés volontaires seront chargés de proposer des solutions alternatives à l'utilisation de la voiture en solo. Les sociétés de transport en commun de l'agglomération marseillaise seront associées. Le PDE de France Télécom pourrait être prêt en septembre prochain.

Ce plan sera le premier d'envergure en Paca, où seules quelques entreprises ont commencé à réfléchir au problème. Dans les Alpes-Maritimes, la réflexion est encore naissante chez Alcatel Space ou Texas Instruments. A Rousset, depuis novembre 2003, ST Microelectronics favorise, via l'intranet, le covoiturage pour ses 2 900 salariés. Le fabricant de semi-conducteurs a passé une convention sur trois ans avec l'association LEA (Laboratoire d'espace associatif) à Aix-en-Provence, qui anime le système et installe des bornes de signalisation dans la communauté du Pays d'Aix.

Le mouvement devrait s'accélérer en 2004 dans les Bouches-du-Rhône, où les grandes entreprises pourraient être mises en demeure d'élaborer leur PDE. Sous la direction du préfet, un groupe de travail a proposé d'inclure une telle mesure dans le futur plan de protection de l'atmosphère, qui devrait être mis en place, en 2004, dans le département.