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Des aménagem ents modestes, mais payants

SANS | publié le : 27.01.2004 |

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Des aménagem ents modestes, mais payants

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ai une formation RH et, pour la sécurité, j'ai succédé à un animateur qui avait une vision purement technique... J'ai apporté un autre regard », confie Isabelle Claudel, responsable ressources humaines et animatrice sécurité à Allegre Puériculture, une PME implantée à Saint-Etienne.

Projet d'analyse

« J'ai observé certaines situations de travail et j'ai soupçonné des risques de TMS », poursuit-elle. Une crainte bientôt confirmée par le médecin du travail, qui avait déjà enregistré un cas et reçu quelques plaintes de salariés travaillant à l'atelier de conditionnement des biberons, jouets et autres objets pour bébés.

En 2000, Isabelle Claudel présente un projet d'analyse et de réduction des risques, pour lequel la direction débloque un budget de 100 000 euros. La décision est prise de travailler avec la Cram Rhône-Alpes, qui a mis au point une méthodologie spécialement adaptée aux PME, Rithms (Recueil d'informations sur les troubles liés à l'hypersollicitation des membres supérieurs).

« Rithms prend en compte les facteurs de risques biomécaniques et psychosociaux et permet de guider des intervenants dans des entreprises sans ergonome », précise Christian Costa-Salute, technicien-conseil de la Cram, à Lyon, et spécialiste des TMS.

Définir un plan d'action

En 2001, un technicien de la Cram vient dans l'entreprise stéphanoise pour disséquer les cinq postes de travail de l'atelier de conditionnement, prendre des photos et s'entretenir avec les ouvrières afin d'aider à définir un plan d'action. Un groupe de travail comprenant des conditionneuses et un régleur se réunit, ensuite, plusieurs fois, afin de réfléchir à des changements d'organisation et à des transformations sur les produits et sur les postes.

Des aménagements modestes sont suggérés, validés par la Cram et mis en place en 2002 : installation de tapis antifatigue, modification de la hauteur d'un plan de travail, inclinaison d'une table, repositionnement des éclairages, mise à disposition de pinces pour accéder à des endroits difficiles, réduction des stocks en pied de machine pour limiter l'encombrement...

Retour de confiance

« Nous n'avons rien bouleversé, mais cette démarche participative a suscité un grand intérêt et la confiance dans la possibilité d'améliorer les conditions de travail », souligne Isabelle Claudel. Anne-Marie Barone, médecin du travail, renchérit : « Les mouvements répétitifs n'ont certes pas disparu, mais, en donnant leur avis, les salariées ont recouvré un certain confort psychologique. »

« Nous avons réduit la pénibilité des postes mais des douleurs demeurent et nous n'avons pas assez de recul pour assurer que la fatigue diminue », analyse encore Isabelle Claudel.

Christian Costa-Salute rappelle, quant à lui, que la prévention des TMS paiera sur le long terme : « Des entreprises investissent depuis quatre ou cinq ans, indique-t-il, mais les TMS continuent à grimper de 18 % à 20 % par an dans notre région. » Chez Allegre Puériculture, la réflexion sur l'aménagement a précédé la création récente d'un nouveau poste de conditionnement.

L'entreprise envisage, également, d'automatiser les déplacements de palettes vides de 5 kg à 20 kg. Une action préventive des lombalgies devrait, en outre, être menée ultérieurement dans l'entrepôt de l'usine et une formation devrait être proposée aux élus du CHSCT, à ce jour peu impliqués dans la démarche. « L'esprit de prévention commence à germer », se félicite Isabelle Claudel. M. R.

Allegre Puériculture

chausson

> Activité : conception et distribution d'objets de puériculture.

> Effectifs : 100 salariés.

> Chiffre d'affaires : 34 millions d'euros.