Les affiches publicitaires nous incitent à suivre nos envies, à réaliser nos rêves, à laisser parler le coeur plutôt que la raison. Or, en parallèle, jamais l'individu ne s'est senti autant frustré. Tout lui paraît à portée de main et, cependant, inaccessible. Ses plaintes les plus fréquentes ? L'impression de "subir" sans avoir prise sur les événements, le manque de visibilité sur l'avenir, le sentiment que ce qui se passe dans l'entreprise n'a plus beaucoup de sens. A la déception s'ajoutent la fatigue et, vite, le sentiment de passer à côté de quelque chose d'important. Il est temps d'apprendre à gérer ses frustrations. Plan d'attaque en quatre points.

Commencer par identifier dans sa vie quelques domaines "non frustrants" et leur faire davantage de place. Vie de famille, sport que l'on aime pratiquer, projet de vacances... Le secret est de se concentrer sur les points forts de sa vie. A oublier : la tentation de s'investir davantage sur le sujet frustrant en passant à la trappe tout le reste.

Deuxième piste : se donner des respirations. Les frustrations consomment beaucoup d'énergie. Ce sont des situations hautement émotionnelles. Derrière ce que l'on prend généralement pour du stress, il y a souvent 50 % de pression réelle au travail et 50 % de colère intérieure ou de désenchantement. La solution est donc de faire des breaks, se divertir, sortir, écouter de la musique, profiter de la nature... A rejeter résolument : rapporter des dossiers chez soi, traiter ses e-mails jusqu'à 1 heure du matin, et déverser sur sa famille toutes les tensions accumulées de la journée.

Troisième volet du plan d'action : réintroduire dans sa vie de la surprise et de l'inédit. L'idée est de casser la routine, de renouer avec la curiosité et le "fun", afin de sortir du cycle infernal des idées obsédantes qui nous maintiennent captif. Une activité nouvelle, un week-end insolite, un voyage qu'on n'a jamais fait, un plan un peu loufoque... Contre l'impression de subir, répondre en sortant du cadre !

La meilleure réponse à la frustration est encore d'avancer. Se lancer dans un projet professionnel différent, enrichir sa vie personnelle, s'investir dans un rêve qui tient à coeur. A délaisser : mettre sa vie en "stand-by" en attendant que les causes extérieures de sa frustration disparaissent.

La frustration se présente comme un voyageur qui prend un malin plaisir à camper, puis s'installer, chez ceux qui ne font rien pour le déloger. Au début, on joue à "l'hôte accueillant" en bouleversant tous ses plans. Au bout d'un certain temps, on doit se ressaisir et continuer sa vie. Comment trouver la force de faire avancer ses rêves quand on n'a plus envie de rien ? En transformant sa colère en créativité (oui, cherchez bien, derrière l'énervement ou la frustration, il y a bien de la colère !). L'astuce consiste à utiliser positivement ce fuel fantastique. Au lieu de tourner l'émotion contre soi ou les autres, on la met au service de ce qui construit sa vie et nourrit son âme en profondeur.