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SANS

LE TRAVAIL DU GENRE, sous la direction de Jacqueline Laufer, Catherine Marry, Margaret Maruani, La Découverte, 364 pages, 35 euros.

SANS | publié le : 24.02.2004 |

Le travail a un sexe ! Telle est l'affirmation princeps du rapport pluriel proposé aujourd'hui par le groupement de recherche Mage (Marché du travail et genre) qui rassemble 22 contributions émanant de sociologues, d'économistes, d'historiens, de statisticiens, de juristes, de philosophes et d'anthropologues.

Au travail, on n'est pas seulement employé ou patron, ouvrier ou cadre, on est aussi homme ou femme et la différence n'est pas anecdotique. Les hommes et les femmes ne peuvent notamment pas éviter d'être confrontés à la question du "choix" de leur identité face aux contraintes matérielles et idéologiques qui pèsent sur eux. Aborder la place des sexes en sortant de la neutralité du "salarié" si chère aux syndicats permet de constater que l'entreprise et le marché du travail ne se contentent pas de reproduire une division du travail venue de la sphère domestique ; elle est, elle-même, productrice d'inégalités. C'est notamment le marché du travail qui construit les ségrégations et les discriminations à l'embauche.

Ce livre tente de cerner, secteur par secteur, la prise en compte du facteur "genre", non seulement dans la condition des travailleurs, mais, presque plus radicalement encore, dans la lecture de cette condition. L'idée force étant qu'aussi longtemps que prévaut le flou au niveau de la pensée du social, le social lui-même ne peut se déprendre des crispations discriminatoires si facilement justifiées par les différences d'aptitudes naturelles, le rôle maternel, voire la complémentarité des sexes.

Pour que le savoir débouche sur de l'action, la connaissance elle-même doit être sexuée !