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Démissions en masse des chercheurs

SANS | publié le : 16.03.2004 |

Plus de 2 000 responsables de laboratoire de recherche publique ont démissionné le 9 mars. La transformation de 550 postes de fonctionnaire en CDD cristallise toujours la colère.

Mettant leur menace à exécution, plus de 2 000 responsables de laboratoire public ont démissionné de leurs fonctions administratives, le 9 mars dernier : un mouvement sans précédent dans la recherche publique française, qui compte 3 500 laboratoires. Cette action qui, à court terme, ne bloquera pas les activités de recherche, est assortie d'une nouvelle date butoir, le 19 mars, à deux jours du scrutin régional.

Ancienne promesse

Ni les deux mois de bras de fer avec le gouvernement, ni les crédits promis par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, n'ont émoussé la combativité des chercheurs. « Les 3 milliards d'euros annoncés sont une autre formulation d'une promesse ancienne faite par Jacques Chirac [...] de consacrer 3 % du PIB à la recherche, a réagi Alain Trautmann, porte-parole du collectif "Sauvons la recherche". Ce qui aurait dû se traduire par une augmentation de 10 % par an de l'effort de recherche. » Et de rappeler la diminution des crédits en 2003.

Décision incompréhensible

La pierre d'achoppement reste cependant l'emploi. Avec l'annonce d'un remplacement de 550 postes de fonctionnaire par des CDD, le gouvernement s'attire la colère des chercheurs, soucieux de l'avenir des plus jeunes d'entre eux (lire Entreprise & Carrières n° 704). Une décision qu'ils jugent d'autant moins compréhensible que la moitié des chercheurs français prendront leur retraite entre 2005 et 2010 et que les salaires affectés à ces 550 postes ne représenteraient que 20 millions d'euros, à rapporter aux 3 milliards d'euros mis sur la table par le gouvernement.

En attendant, les jeunes chercheurs affirment qu'avec une réduction des (rares) postes ouverts aux concours, et compte tenu des conditions d'exercice dans les laboratoires français, les sirènes de l'étranger sont de plus en plus persuasives ; 82 % des Français soutiennent le mouvement, selon un sondage paru dans la Croix, le 9 mars.